17 Novembre : Castaner menace, les "gilets jaunes" se préparent

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PP.
Publié le 13 novembre 2018 - 18:18
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Le chèque énergie
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Christophe Castaner a prévenu qu'aucun "blocage total" des routes par les gilets jaunes ne sera toléré samedi 17 novembre.
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Jour J-4. Samedi, les "gilets jaunes" appellent à manifester dans toute la France et à bloquer les routes. Mais combien seront-ils exactement? Potentiellement des milliers, voire même des centaines de milliers, à travers toute la France. De quoi inquiéter l'exécutif: ce mardi matin, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a ainsi prévenu qu'aucun "blocage total" ne sera toléré le 17 novembre.

Face aux manifs contre le matraquage fiscal, la matraque (la vraie)? Christophe Castaner a lancé un avertissement aux "gilets jaunes" et à tous les Français qui seraient tentés de participer aux blocages du samedi 17 novembre.

Ce mardi 13 au matin sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a ainsi prévenu que les pouvoirs publics ne tolèreront aucun "blocage total" samedi et que les forces de sécurité "interviendront" si nécessaire. Alors que le mouvement monte en puissance depuis des semaines et que les gilets jaunes se préparent, à quatre jours du "jour-J", cette stratégie de la fermeté pourrait faire monter la tension d'un cran.

"Je demande qu'il n'y ait aucun blocage total. (...) Partout où il y aura un blocage, et donc un risque pour les interventions de sécurité et aussi la libre-circulation, nous interviendrons", a déclaré Christophe Castaner ce mardi matin. Tout en précisant: "Nous interviendrons d'abord par la discussion et ensuite nous rendrons la libre-circulation".

Protéiforme et peu structurée, par exemple par des syndicats, qui sont habitués à gérer des foules, la mobilisation des gilets jaunes pourrait ainsi déborder, a redouté le ministre. "Je demande expressément à ceux qui organisent des manifestations de les déclarer (...) et de ne pas entraver la libre circulation. (...) S'ils ne déclarent pas la manif, s'ils bloquent un rond-point, s'il y a un mort, (...), on sera dans des situations inextricables", a-t-il déclaré.

Christophe Castaner a également insisté sur son "respect" du "droit de manifester". "Je n'ai pas à dire aux gens «vous avez tort». Mon travail est d'expliquer qu'il est essentiel de sortir de la dépendance énergétique, de sortir du pétrole, de sortir du diesel parce que ça tue".

Des explications légitimes en ce qui concerne la sécurité publique. Que se passerait-il si les blocages de samedi empêchaient par exemple les services de secours de remplir leur mission, même très localement? Ou si des groupes, appartenant ou non aux gilets jaunes, profitaient du contexte pour franchir la ligne rouge?

Certains, sur les réseaux sociaux, envisageraient ainsi de "monter sur l'Elysée". Dans quel but? D'autres prévoient de maintenir les blocages au-delà de la journée du samedi 17. Combien de temps? Quelles sont, enfin, les revendications qui pourraient mener à une sortie du conflit?

La mobilisation pourrait ainsi être massive, mais surtout incontrôlable. "Mettre en place un événement, et en particulier un blocage dans l'espace public, n'est pas aussi simple que cela en a l'air", explique ainsi Eric Agrikoliansky, coauteur du livre Penser les mouvements sociaux, cité par Franceinfo. D'autant qu'un certain nombre de manipulations de nature à échauffer les esprits circulent, comme cette fausse lettre où Emmanuel Macron demanderait au procureur de Paris de faire "usage de la force" contre les "agitateurs" le 17 Novembre...

Lire: La fausse lettre de Macron qui demande "d'user de la force" contre le mouvement du 17 novembre

Or des centaines de rassemblement sont prévus, à en croire les cartes qui circulent sur les réseaux sociaux, mais impossibles à vérifier. Une certitude: sur Facebook, des centaines de milliers de Français se disent prêts à manifester samedi. Ils sont plus de 50.000 à Paris, près de 30.000 en Normandie ou encore 12.000 autres pour la seule ville de Toulouse. Même les communes modestes sont touchées, comme Verdun où 2.400 personnes se disent prêtes à défiler et bloquer.

Combien seront-ils réellement? Il y a un fossé entre un "like" ou un commentaire sur les réseaux sociaux, aussi rageurs soient-ils, et le fait de descendre concrètement dans la rue. Pour autant, du côté des pouvoirs publics, cette "jacquerie" moderne inquiète. "Je me méfie toujours de ces mouvements où on mélange tout", a ainsi glissé Emmanuel Macron en petit comité récemment.

Contrairement à son habitude, le président a également réagi dès les prémices du mouvement avec la promesse d'une aide pour les Français "très modestes" pour compenser la hausse du prix du carburant. Avec les déclarations de Castaner ce mardi, une autre preuve que l'exécutif prend les gilets jaunes très au sérieux.

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