2017 : Montebourg au mont Beuvray lundi, en route vers la présidentielle ?
L'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg effectuera lundi 16 sa traditionnelle ascension du mont Beuvray (Saône-et-Loire), et devrait faire un pas de plus vers la présidentielle en y exposant sa vision politique.
Arnaud Montebourg a lancé lui-même l'invitation sur Twitter mardi 10: "Lundi 16 mai, je vous invite à l'ascension du mont Beuvray. Nous y préparerons ensemble l'avenir". Le 8 mai déjà, sur France 2, l'ancien ministre devenu "entrepreneur" avait commencé à pousser ses pions en affirmant que " s'il y (avait) des responsabilités à prendre (par rapport à la présidentielle, NDLR), (il) les prendrai(t)". "C'est une décision difficile à prendre. Elle ne se prend pas un an avant un telle échéance", avait-il précisé.
Lundi, M. Montebourg prononcera "un discours de 30 minutes (...) Dans le prolongement de son interview sur France2, il va préciser son diagnostic pour les mois à venir, ses intentions", détaille Mathias Nirman, jeune entrepreneur à la tête des "Jeunes avec Arnaud". "Je pense qu'il va faire un pas supplémentaire (...) Il va annoncer un processus", précise le député Laurent Baumel, qui sera de la partie. "Je pense qu'il est convaincu qu'il a un rôle à jouer, qu'il faut constituer une offre politique pour la présidentielle. Il est important de voir comment le pas qu'il va franchir sera reçu", ajoute le député frondeur. "Il va faire son entrée dans l'atmosphère", résume le chef de file des députés frondeurs Christian Paul. Un livre-programme est par ailleurs annoncé pour le mois de septembre.
Outre MM. Baumel et Paul, le chantre du "made in France" sera aux côtés de sa compagne, l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti, de son lieutenant, le conseiller régional François Kalfon, et d'un trio de parlementaires amis: les députés Patrice Prat et Philippe Baumel, le sénateur Jérôme Durain. Hasard du calendrier, cette ascension du mont Beuvray -qu'Arnaud Montebourg gravit chaque année depuis 2004 avec Christian Paul- survient à l'issue d'une folle semaine, qui aura vu pour la première fois des députés PS, dont les proches de M. Montebourg, tenter de déposer une motion de censure contre un gouvernement de gauche.
Un embryon de troupes pour le futur candidat Montebourg ? C'est ce que soupçonne le sénateur PS Luc Carvounas, proche du Premier ministre Manuel Valls.
"Je pense que, pour eux (les frondeurs, NDLR), François Hollande a déjà perdu l'élection présidentielle et qu'ils préparent en posant des actes la construction d'une autre gauche (...) Ce sont des gens qui (...) aujourd'hui se préparent derrière Arnaud Montebourg à faire une forme de campagne", a-t-il fulminé mercredi 11 sur RMC. "La présidentielle est clairement derrière. Il y a Arnaud Montebourg pour certains d'entre eux, Benoît Hamon pour d'autres", a analysé le député PS Philippe Doucet.L'ancien ministre Benoît Hamon, qui avait dû quitter le gouvernement en même temps que M. Montebourg après leur coup d'éclat d'août 2014 à Frangy, ne sera de fait pas présent au mont Beuvray. Après avoir indiqué en février qu'il pourrait lui-même "
être sur la ligne de départ " d'une primaire à gauche, il se dit aujourd'hui "intéressé" par celle de l'écologiste Nicolas Hulot.Arnaud Montebourg pourrait-il recueillir le soutien de Martine Aubry et de ses proches? Rien ne le laisse aujourd'hui présager, même si le troisième homme de la primaire de 2011 a dit à France 2 regretter "parfois" d'avoir soutenu François Hollande plutôt que Mme Aubry au second tour de celle-ci.
Proche de la maire de Lille, le député Jean-Marc Germain s'est contenté mercredi d'appeler une nouvelle fois à l'organisation d'une primaire à gauche, avec ou sans la participation du PCF et d'EELV. Un conseil national du PS tranchera la question le 3 juin. Sur France 2 le 8 mai, M. Montebourg s'était prononcé sans ambiguïté pour la primaire: "c'est l'airbag anti-21 avril", avait-il souligné.
"Il n'y aura pas de primaire", tranche un ministre influent, qui ne "croit pas qu'une gauche socialiste alternative puisse se structurer si François Hollande est candidat".
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