"Acte 4" : plus de 35.000 Gilets jaunes à Paris samedi ?

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PP.
Publié le 06 décembre 2018 - 15:12
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Des gilets jaunes participent à une manifestation à Rochefort, le 24 novembre 2018
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© XAVIER LEOTY / AFP/Archives
Des dizaines de milliers de personnes se disent prêtes à descendre dans les rues de Paris samedi 8, pour "l'acte 4" de la mobilisation des gilets jaunes.
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L'Elysée a dit redouter que "des dizaines de milliers" de gilets jaunes déferlent sur Paris samedi 8 pour "l'acte 4". Un scénario tout à fait crédible, car la mobilisation en ligne des contestataires ne s'essouffle pas.

Sur Facebook, ils sont plus de 250.000 à se dire "intéressés" et près de 40.000 à annoncer leur présence à Paris pour "l'acte 4" de la mobilisation des Gilets Jaunes, samedi 8. C'est sensiblement identique, à ce stade, ce jeudi 6, à la mobilisation en ligne qui a été constatée pour "l'acte 3" du 1er décembre. Le week-end dernier, ces déclarations d'intention sur les réseaux sociaux s'étaient soldées par la présence de milliers de gilets jaunes dans les rues de la capitale, et de nombreux débordements.

"Macron démission", "Tous à la Bastille" ou encore "Dissolution de l'Assemblée nationale": les groupes estampillés "Acte 4" se sont multipliés sur les réseaux sociaux dès le lendemain de la dernière mobilisation. Et leur succès ne se dément pas.

Ce jeudi, ce sont ainsi plus de 250.000 personnes qui se disent "intéressées" sur les différents événements Facebook créés pour samedi 8 (dont au moins un par un groupe d'extrême droite). Au total, plus de 43.000 utilisateurs se sont même inscrits en tant que "participants" sur les principaux d'entre eux, parmi les dizaines existants, identifiés par France-Soir.

Un chiffre à prendre avec des pincettes toutefois, car les doublons -voire plus- sont tout à fait possibles et difficiles à identifier. En outre, il y a toujours un fossé entre cliquer sur un bouton sur Internet et descendre réellement dans la rue. A noter toutefois que les événements récents ont démontré la forte détermination des gilets jaunes à se faire entendre en descendant dans la rue.

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C'est probablement pourquoi Emmanuel Macron et ses ministres soufflent le chaud et le froid.

D'une part, l'Elysée a ainsi dit à Franceinfo craindre "une grande violence" dans les rues de la capitale samedi avec "plusieurs milliers de personnes" venues pour "casser et tuer". Marlène Schiappa a en outre joué la carte de la "République en danger" en affirmant que les gilets jaunes  sont des "factieux" et des "putschistes". Rareté: des blindés seront également déployés dans les rues de la capitale samedi, a-t-on appris ce jeudi.

Mais "en même temps", Emmanuel Macron a décidé de lâcher du lest mercredi 5 au soir en renonçant purement et simplement à l'augmentation de la hausse des taxes sur le carburant, qui sont "annulées pour l'année 2019". Ce qui correspond à l'une des revendications principales des gilets jaunes.

Pourquoi seulement maintenant? Probablement car il n'a plus le choix face à la colère et au soutien populaire. Pourquoi alors bomber le torse au lieu de calmer le jeu? Probablement pour jouer la carte de "l'ordre" face au "désordre". C'est la patrie qui serait en danger, nos institutions, et non pas la personne d'Emmanuel Macron nous dit l'exécutif qui s'érige ainsi en défenseur face aux casseurs et au danger des extrêmes.

Autre avantage: pendant ce temps, personne ne débat de la légitimité de la grogne des gilets jaunes, ses racines profondes et les solutions à apporter.

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