Affaire Benalla : ce qu'il a dit aux enquêteurs en garde à vue
Il avait visiblement préparé sa défense. Alexandre Benalla, collaborateur proche d'Emmanuel Macron, est accusé d'avoir frappé un manifestant le 1er mai dernier en marge des défilés de la fête du Travail. Il a été entendu par les enquêteurs depuis son placement en garde à vue vendredi 20.
Selon le JDD, il a notamment dit aux policiers que c'est son référent policier, il était présent à la manifestation en tant que "simple observateur, celui qui était censé l'encadrer, qui lui a donné un brassard, un casque et un talkie-walkie. De leur côté, les forces de l'ordre nient lui a avoir fourni le brassard ciglé "police".
Mais surtout, Alexandre Benalla a expliqué pourquoi, selon lui, il est intervenu. Le "garde du corps " d'Emmanuel Macron a invoqué l'article 73 du code de procédure pénale pour justifier de sa violence contre un manifestant. Ce dernier permet à n'importe quel citoyen de prêter main-forte aux forces de l'ordre quand les circonstances l'imposent: "Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche".
C'est d'ailleurs dans l'optique de prouver sa version des faits qu'il a souhaitez obtenir les images de vidéosurveillance de la place de la Contrescarpe le jour de faits. "J'ai une merde sur le dos.. Je suis allé sur la manif, c'était chaud. Les CRS en prenaient plein la gueule. J'ai pété les plombs", aurait-il confié à un haut fonctionnaire avant la révélation de cette affaire par le journal Le Monde.
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Alexandre Benalla, dont l'Elysée a annoncé vendredi le licenciement, et Vincent Crase, réserviste de la gendarmerie comme lui, ont été mis en examen dimanche soir pour "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité" et "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique". Ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Il a également été mis en examen pour "port public et sans droit d'insignes réglementés", "recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "recel de violation du secret professionnel".
Les trois policiers soupçonnés d'avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla, déjà suspendus à titre conservatoire, appartiennent à la puissante Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris. Ils ont été mis en examen pour "détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "violation du secret professionnel".
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