Affaire Benalla : il contre-attaque et se dit la cible de "politiciens et de policiers"

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La rédaction de France-Soir
Publié le 26 juillet 2018 - 12:41
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Alexandre Benalla (d), responsable de la sécurité d'Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, le 1er mars 2017 au Salon de l'agriculture à Paris
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© Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives
Alexandre Benalla reconnaît avoir commis "une faute grave" le 1er mai.
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Alexandre Benalla dit "assumer" les faits pour lesquels il est mis en examen et dénonce "une volonté d'atteindre le président de la République", dans une interview au Monde publiée ce jeudi matin. L'ex-chargé de mission d'Emmanuel Macron s'estime toutefois victime "de politiciens et de policiers".

Le principal protagoniste est sorti du silence. Le Monde publie ce jeudi 26 une longue interview d'Alexandre Benalla qui revient sur les accusations dont il fait l'objet et livre sa version des faits, égratignant au passage plusieurs personnes et administrations.

En premier lieu, l'ancien chargé de mission de la présidence de la République réaffirme sa fidélité pleine et entière au président de la République, reconnaissant avoir commis, le 1er mai dernier place de la Contrescarpe, "une faute grave". "Je n’ai pas le sentiment d’avoir trahi le président de la République, j’ai le sentiment d’avoir fait une grosse bêtise", confie Alexandre Benalla qui fustige une volonté de toucher à travers lui le chef de l'Etat. "C’est une façon d’attraper le président de la République par le colbac. J’étais le point d’entrée pour l’atteindre, le maillon faible", affirme-t-il.

Voir aussi - Macron sur Benalla: "Je suis fier de l’avoir embauché à l’Élysée"

Le jeune homme de 25 ans revient ensuite sur ses fonctions à l'Elysée et notamment sur les relations qu'il entretient avec les autres services chargé de la protection du président, reconnaissant des "frictions" avec le Groupement de sécurité du président de la République (GSPR). "La vérité, c’est que ma nomination à ce poste, ça a fait chier beaucoup de gens. Parce qu’un gamin de 25 ans, qui n’a pas fait l’ENA, qui n’est pas sous-préfet et en plus qui dit les choses, là où il n’y a que des non-dits, évidemment, ça suscite des rancœurs", lance-t-il.

Concernant sa carte d'accès à l’hémicycle de l'Assemblée nationale, il livre une explication assez étonnante: "C’est une demande de ma part, cette carte. (...) Je l’ai demandée tout simplement parce que j’aime aller à la salle de sport de l’Assemblée. C’est peut-être un caprice de ma part, je l’admets".

Concernant les faits eux-mêmes l'ancien garde du corps du candidat Macron ne regrette pas d'avoir agi envers les manifestants dans un contexte qu'il décrit comme difficile pour les forces de l'ordre, soumises à des violences. Il affirme par ailleurs qu'il a bien agi dans le cadre de l'article 73 du code de procédure pénal: "j’ai appréhendé quelqu’un et l’ai remis aux policiers". Il reconnaît toutefois avoir fait une erreur en intervenant, uniquement du fait de son statut. "La faute que je commets à ce moment-là, c’est d’y aller. Et de laisser de côté mes fonctions à l’Elysée. C’est la faute pour laquelle je suis puni ensuite, ce n’est pas parce que j’ai commis un délit, c’est parce que j’ai fait une faute politique, d’image, on peut qualifier cela comme on veut, et de faire abstraction des fonctions qui sont les miennes", souligne-t-il.

Si Alexandre Benalla voit en ce scandale une volonté d'affaiblir le chef de l'Etat, il estime aussi avoir été visé personnellement. Selon lui, la fuite de cette affaire satisfait beaucoup de monde au sein de l'administration: "il y a énormément de gens qui se frottent les mains en se disant «ça y est, on s’est débarrassé de lui, il ne va plus nous emmerder, c’est fini». Les gens qui ont sorti cette information sont d’un niveau important". Et d'ajouter qu'il s'agit de "politiciens et de policiers".

Enfin, l'ancien adjoint au cabinet du chef de l'Etat livre sa vision des relations au sein du palais présidentiel: "En fait, tout à l’Elysée est basé sur ce que l’on peut vous prêter en termes de proximité avec le chef de l’Etat. Est-ce qu’il vous a fait un sourire, appelé par votre prénom, etc. C’est un phénomène de cour".

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