Affaire Benalla : le 3e homme s'appelle Philippe Mizerski
Le Monde a finalement dévoilé son nom. Le fameux "troisième homme", celui qui l'on voit sur les deux vidéos de "l'affaire Benalla" emmenant une jeune femme (dans la première) et la retenant pendant qu'un manifestant se fait tabasser (dans la deuxième), s'appelle Philippe Mizerski.
Comme annoncé, et confirmé à France-Soir, l'homme est bien un policier de la DOPC. La préfécture de police nous a également confirmé qu'il était en mission ce 1er mai place de la Contrescarpe. Et pas des moindres au vue des faits: il était chargé d'encadrer Alexandre Benalla, présent sur les lieux sous statut "d'observateur" en tant que chargé de mission auprès de la présidence de la République. C'est en cette qualité que Philippe Mizerski a assisté passivement à l'agression du manifestant par Benalla, tout en maintenant une jeune femme qui hurlait en regardant l'homme qui l'accompagnait se faire gravement brutaliser.
Les images sont donc particulièrement embarrassantes pour l'institution policière montrant la passivité, voire la complicité dans une certaine mesure, de l'homme chargé officiellement d'encadrer l'envoyé de l'Elysée, mais qui n'avait pourtant aucune attribution pour intervenir de la sorte (ni même pour porter un casque ou un brassard d'ailleurs). C'est également ce même policier qui a laissé Vincent Crase, un proche d'Alexandre Benalla, molester également le manifestant, alors que cet employé de La République en Marche, lui, n'était même pas "observateur" et était présent sans la moindre autorisation officielle.
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Les autorités policière ont-elle laissé agir avec complaisance Alexandre Benalla, connu pour être brutal et n'hésitant pas parfois à houspiller en public un représentant des force de l'ordre en marge de ses anciennes activité de responsable de la sécurité d'Emmanuel Macron? Cité par le journal Le Monde, Philippe Capon du syndicat des gardiens de la paix Unsa-Police explique que "l'Elysée, ça fout la trouille à tout le monde". Une hypothèse qui corroborerait la passivité des CRS entourant Alexandre Benalla au moment des faits, regardant ailleurs et préférant s'éloigner plutôt que d'intervenir. L'enquête de l'IGPN –la "police des polices"- saisie par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb devra sans doute éclaircir ce point.
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