Affaire Bygmalion : Lavrilleux accuse Sarkozy de mentir et de "ne pas assumer"
Les différentes personnes impliquées dans le scandale Bygmalion n'en finissent pas de se renvoyer la balle. Dans un entretien au vitriol accordé à L'Obs, Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, accuse l'ancien candidat de "ne pas assumer" ses responsabilités dans cette affaire.
"C'est un système de défense voué à un échec total. Il adopte le même dans toutes les affaires où il est entendu : +c'est pas moi, c'est l'autre+. Pour Bygmalion, il dit : +c’est pas moi, c’est Copé+. Il se défausse, il vit dans un monde irréel et ne sait pas assumer. Les grands chefs sont pourtant ceux qui assument. L’ingratitude est la marque des faibles", juge M. Lavrilleux, qui fut également le directeur de cabinet de l’ex-président de l’UMP, Jean-François Copé, dont il reste toujours proche.
"Nicolas Sarkozy ment", accuse-t-il encore en réponse aux affirmations de l'ancien chef de l'État pour qui Jérôme Lavrilleux, malgré ses dénégations, était au courant de l'état financier de sa campagne présidentielle.
Par ailleurs, Lavrilleux estime que cette affaire ne devrait plus seulement porter le nom de Bygmalion. "Je vais vous dire quelque chose que je n'ai jamais dit, et dont j'ai la certitude, conforté par la lecture du dossier aujourd'hui : les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 ont dérapé, et pas seulement le budget consacré aux meetings. Il ne faudrait plus appeler cette affaire +Bygmalion+, mais celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy" estime-t-il.
L'eurodéputé n'hésite pas non plus à dénoncer une utilisation abusive et illégale des "moyens de l’Elysée" pour "préparer sa candidature (celle de Nicolas Sarkozy, NDLR) et mener sa campagne au jour le jour". Il explique: "je remarque juste que, lors de sa déposition, l’ancien chef de l’Etat indique avoir utilisé les moyens de l’Elysée, par le biais de ses conseillers présidentiels, pour préparer sa candidature, puis pour mener sa campagne au jour le jour. Cela est strictement illégal et c’est très symptomatique du fait que durant cette campagne tout le monde s’est affranchi des règles".
Les enquêteurs en charge de cette affaire ont la conviction que des fausses factures ont permis d'imputer à l'UMP environ 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings qui auraient dû figurer dans le budget de campagne du candidat. But de cette opération frauduleuse, dissimuler une explosion du plafond légal des dépenses (22,5 millions d'euros). En tout, treize personnes ont été mises en examen dans ce dossier. Parmi elles, des cadres de Bygmalion et des personnalités politiques telles que l'ex-directeur général de l’UMP Éric Cesari, ou encore Guillaume Lambert, ancien directeur de la campagne.
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