Air France, conférence social, retraites : ce qu'a dit François Hollande sur RTL
La CGT ne participera pas à la conférence sociale, l'un de ses membres a refusé de lui serrer la main à St-Nazaire
"La politesse c'est toujours important dans toute relation humaine. Mais ce n'est pas la politesse que j'attends des organisations syndicales mais le dialogue social, et c'est ça la conférence sociale".
"Nous devons vivre dans une société apaisée. Il y aura toujours des conflits, des intérêts divergents. Comment les surmonte-t-on? Par la violence sûrement pas. Par l'apaisement".
"J'étais dans une grande entreprise, les chantiers navals de Saint-Nazaire, où j'ai été reçu par l'ensemble des salariés avec plus que de la politesse, de la chaleur, parce que c'est une entreprise qui s'est redressée. Un salarié vient me parler d'une autre entreprise, Air France, et refuse de me serrer la main. Je ne vais pas m'en aller, prononcer une phrase, il y en a eu, vulgaires ou grossières, sûrement pas".
L'arrestation au petit matin, chez eux, des salariés d'Air France soupçonnés de violences
"C'est la justice qui décide, pas le gouvernement. Ce n'est pas moi qui, un beau matin, ai pris mon téléphone et demandé aux policiers de se rendre chez les salariés qui ont commis ou pas, l'enquête le dira, des violences".
"Si je commençais à commenter ce qu'a fait le procureur, je me perdrais car je suis respectueux de l'indépendance de la justice. Il y a d'autres méthodes pour interpeler mais ce n'est pas à moi de le dire".
La conférence sociale se déroule dans un contexte tendu
"Il y a toujours des champions du thermomètre (...). Des observateurs veulent toujours qu'il y ait une marmite prête à exploser. Le conflit à Air France ne résume pas l'état de la France. Ce serait une erreur d'en faire un cas général.
"La conférence sociale n'est pas le seul moment où on va parler. Des lieux de rencontre il y en a. La conférence sociale est un moment où on va se consacrer à toutes les questions à traiter dans les mois qui viennent".
Vers des suppressions de postes à Air France
"Il y a une réunion jeudi (22 octobre, NDLR) (...) on peut éviter les suppressions d'emplois si les pilotes et la direction font les efforts. (...) Chacun doit faire sa part du chemin. La situation à Air France, ce n'est pas parce qu'il y a eu trop de dialogue social, c'est parce qu'il n'y en a pas eu assez."
Vendredi, un accord entre le patronat et plusieurs syndicats (hors CGT et FO) a été conclu sur le passage du taux plein de 62 à 63 ans pour les retraites complémentaires des salariés du privé
"Ce n'est pas ce que dit cet accord. Ce sont les partenaires sociaux qui l'ont signé, il est valide. C'est un acte très important car ces régimes complémentaires, très importants pour partir en retraite, étaient en quasi-impasse financière d'ici 3-4 ans. Il fallait une réforme".
"Il dit que l'âge légal est toujours à 62 ans. A partir de 2019, ce qui voudront partir à 62 auront une décote de 10% mais (ce n'est) pas un report de l'âge de la retraite. Cette décote durera trois ans puis ils retrouveront le taux plein. Ceux qui voudront rester jusqu'à 63 ans auront un taux plein. On peut toujours partir en 2019 à 62 ans".
"Le patronat a accepté d'augmenter sa contribution au régime. Chacun a fait un pas en direction de l'autre".
"Aujourd'hui les régimes de retraite sont pérennisés jusqu'en 2030".
Les différence entre les régimes de retraite
"Une réforme, celle présentée il y a six ou sept ans, n'a pas porté ses fruits. Ce qui a été fait doit être confirmé par la réforme de 2014. A mesure que l'espérance de vie va s'allonger, la durée de cotisation va s'allonger. C'est valable pour les régime spéciaux et le régime général".
"Tout est fait pour que les partenaires sociaux fassent que ceux qui veulent continuer de travailler puissent le faire".
Le compte personnel d'activité et l'efficacité de Pole emploi
"Avec le compte personnel d'activité, nous voulons donner un capital à chaque salarié en fonction de son ancienneté. A mesure qu'il travaillera, il accumulera des points, du temps pour sa formation, partir en retraite ou se lancer dans un projet personnel. S'il change d'emploi, il va garder ses points. S'il passe au chômage, il pourra les utiliser pour avoir le meilleur emploi".
"On ne peux pas priver un salarié de ses droits. S'il change d'emploi c'est pour avoir une meilleure qualification. Ça ne coûtera rien à l'entreprise. C'est un capital que l'employé pourra utiliser à sa guise".
"Pour les emplois qui ne sont pas pourvus nous avons décidé de former les demandeurs d'emplois à l'exercice de ces métiers. A Pole emploi, il y a des interlocuteurs, c'est un service public qui doit être amélioré mais qui marche".
"Chaque demandeur d'emploi se verra proposer une formation qui ira vers une débouchée, vers un métier, d'ici la fin du quinquennat".
Des contradictions qui existent entre volontés des salariés et des syndicats. Faut-il privilégier le référendum interne aux entreprises?
"Lors d'un référendum dans le pays, chacun fait campagne. Un référendum dans une entreprise c'est plus difficile, des pressions peuvent être faites. On joue sur l'emploi, le salaire. Ça ne peut pas être répété autant que certains le voudraient. Il faut des organisations représentatives".
"S'il n'y a plus de représentants, avec qui discutez-vous? Je ne parle pas des propositions de ceux qui étaient au pouvoir et ne se sont pas lancés dans cette aventure. (...) Nous avons besoin de représentants qualifiés ou nous serons dans une forme de désordre, de violence. Ne comptez pas sur moi pour discréditer le combat syndical, à condition qu'on s'engage".
La France toujours "lanterne rouge" européenne de la reprise de l'emploi
"L'Europe va mieux la France aussi, nous allons faire 1,1% de croissance, plus même. C'est supérieur à l'année dernière, mais ce n'est pas suffisant. Il y a un lien direct, si il n'y a pas plus de croissance on n'aura pas plus d'emploi".
"On a une difficulté dans le bâtiment et les travaux publics, des pertes d'emploi nombreuses. On manque de souplesse. Quand il y a une reprise, il n'y a pas d'embauche, d'où la réforme du code du travail . Enfin nous avons préparé l'avenir (...) la France a de l'avance".
Le contraste entre le François Hollande chef de guerre à l'étranger, et les tergiversations dans les affaires nationales
"Quand il y a des décisions à prendre je les prends. (...) La société ne se gouverne pas comme une armée. (...) La société n'obéit pas au doigt et à l'œil au chef de guerre que je serais".
Les dissonances entre lui et Manuel Valls sur les violences à Air France
"Il n'y a aucun désaccord. Sur la condamnation de ce qui s'es passé, il n'y a pas d'hésitation à avoir. Ceux qui s'attaquent à des salariés doivent être punis. On m'interroge sur des brutalités qui peuvent être commises par décisions patronales, je ne vais pas fermer les yeux. Entre Manuel Valls et moi, vous n'arriverez pas à faire la moindre distinction. Ce qu'il dit m'engage et ce que je dis l'engage. L'exécutif c'est un bloc, il n'y a aucune distinction".
La montée du FN
"Quand j'ai été élu candidat, le FN faisait déjà 18%, il a encore progressé. J'ai ma part de responsabilité chaque fois qu'il se passe quelque chose dans notre pays. J'assume, mais en même temps j'essaye de la régler. Je ne suis pas spectateur, je me bats".
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