Air France : les cinq salariés jugés le 2 décembre pour "violences aggravées"
Le scénario était écrit d'avance. Après avoir passé une trentaine d'heures en garde à vue, les cinq employés d'Air France, interpellés lundi au petit matin, ont été déférés ce mardi devant un magistrat et seront jugés le 2 décembre prochain, a annoncé le parquet de Bobigny. Soupçonnés d'avoir participé aux violences en marge du CCE de la semaine dernière, ils comparaîtront pour "violences aggravées", les faits ayant été commis en réunion. Les cinq salariés, qui sont pour quatre d’entre eux membres de la branche cargo, le cinquième faisant partie d’Air France Industries, encourent jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.
Le 5 octobre dernier, la compagnie aérienne avait présenté son plan de restructuration, menaçant à court terme près 3.000 emplois: 1.700 emplois au sol, 900 chez les hôtesses et stewards et 300 chez les pilotes. Mais alors qu'un CCE avait démarré, une centaine de manifestants avaient réussi à franchir le cordon de sécurité, s'en prenant notamment au DRH de la compagnie, Xavier Broseta qui avait dû quitter en catastrophe les lieux en enjambant un grillage pour fuir les salariés en colère.
Depuis, de nombreux dirigeants politique de gauche, indignés par cette vague d'interpellations, ont pris la défense des salariés. Alors que Pierre Laurent et Cécile Duflot ont fait savoir leur mécontentement, Jean-Luc Mélenchon est même allé jusqu'à se dire "prêt à aller en prison à la place des salariés d'Air France", ce mardi matin sur BFMTV. De son côté, Philippe Martinez, le numéro-1 de la CGT, a lui aussi tenu à s'exprimer sur la situation lors d'une conférence de presse. "Ce qui se passe est proprement scandaleux. Des salariés sont en prison, en garde à vue. On a été les chercher chez eux à 6 heures du matin, devant leurs familles, devant leurs enfants et on a fouillé leurs maisons", s'est-il insurgé tout en précisant qu'il y a "deux poids, deux mesures quant il s'agit de salariés".
En parallèle, la CGT Air France a mis en ligne sur sa chaîne YouTube une vidéo satirique dans laquelle deux faux journalistes, "Emmie Rates" et "Ryan Hair", ironisent sur les conditions dans lesquelles certains dirigeants de la compagnie se sont retrouvés sans chemise.
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