Alexandre Benalla armé pendant la campagne de Macron ? "Fake news" et "photomontage" répond-il
Alexandre Benalla a longuement tenté mercredi 19 devant les sénateurs de briser l'image de "barbouze" ou de "Rambo" qui a été donnée de lui depuis les violences commises le 1er mai.
Il avait préalablement assuré que les pistolets que l'équipe du candidat Macron avait finalement pu détenir ne sortaient jamais du QG d'En Marche. Mais l'image dévoilée ce lundi 24 par Médiapart risque de mettre à mal ces déclarations.
Le site publie en effet un selfie pris selon lui par une serveuse du restaurant Les Archive à Poitiers, où Emmanuel Macron et une partie de son équipe de campagne avait dîné le 29 avril 2017, entre les deux tours. On peut y voir Alexandre Benalla pointer un pistolet, apparemment un Glock, sur la serveuse. Une blague selon les explications de celle-ci.
Voir: Macron s'adressera aux Français sur l'affaire Benalla en octobre
"Quand vous exercez des fonctions à la présidence de la République ou pendant la campagne présidentielle, vous êtes vous-même exposé (...). J'ai donc fait une demande pour ma sécurité personnelle", avait déclaré Alexandre Bennala devant la commission d'enquête du Sénat. Celle-ci ne lui a pas explicitement demandé s'il était armé durant la campagne, mais sa demande avait de toute manière été refusée à l'époque.
Face à son inssistance l'équipe avait finalement obtenu"de la préfecture de police l’autorisation de détenir des armes, des Glock 17 de mémoire, mais dans le QG uniquement", avait déjà précisé fin juillet au Monde Alexandre Benalla, affirmant que les armes n'en étaient jamais sorties: "On n’est pas mabouls, il y a un risque pour la réputation du candidat", disait-il alors.
Lire aussi: Benalla, simple collaborateur ou garde du corps ? des doutes persistent
Cette image semble pourtant montrer que celui qui était alors directeur de la sûreté et de la sécurité de La République En Marche avait bien accès à une arme, et ce bien loin du QG parisien du parti.
Médiapart affirme qu'Alexandre Benalla a été encore plus catégorique en affirmant ce lundi même n'avoir "jamais porté à la ceinture une arme à feu à l'extérieur du QG de campagne", ni d'ailleurs fait un tel selfie. Il s'agit selon lui d'une "fake news" et d'un "photomontage".
En pleine présidentielle, Benalla dégaine son arme pour un selfie https://t.co/Y5BdHnE4tc
— Mediapart (@Mediapart) 24 septembre 2018
" Sauf qu’outre un témoignage direct de la scène, les métadonnées de la photo indiquent qu'elle a bien été prise le 29 avril 2017 à 0 h 30 depuis la caméra frontale d'un iPhone SE, aux coordonnées GPS suivantes : 46.582936,0.339956, qui correspondent bien à l’adresse du restaurant «Les Archives», 14, rue Édouard-Grimaux à Poitiers. Par ailleurs, la représentation ELA (Error Level Analysis) de l’image est uniforme et ne fait pas apparaître de zone avec un niveau de compression différent, ce qui aurait pu signifier que l’image a été retouchée", rétorque le site d'investigation.
Les conditions dans lesquelles Alexander Benalla a finalement pu obtenir un port d'arme une fois à l'Elysée, peut-être "bancales juridiquement" de son propre aveu, ont été au centre des questions des sénateurs. Dans le volet judiciaire, une enquête pour port illégal d'arme à feu est également en cours concernant Vincent Crase, ancien salarié de LREM qui portait un pistolet le 1er mai, lors du fameux incident qui a lancé l'affaire.
Aller plus loin:
La stratégie de Benalla auditionné au Sénat: épargner Macron et gagner du temps
Départ de Gérard Collomb: une conséquence de l'affaire Benalla?
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.