Anne Hidalgo : "nous devons être beaucoup plus sociaux-démocrates", tacle la maire de Paris
Anne Hidalgo n’est pas contente et elle n’hésite pas à le faire savoir. Dans un entretien publié dans Le Parisien ce dimanche à l’occasion de son premier anniversaire à la tête de la ville de Paris, la maire de la capitale demande au gouvernement un "rééquilibrage" entre "l’économique et le social". "Nous devons être beaucoup plus sociaux-démocrates", commente-elle une semaine après la débâcle de la gauche lors des départementales. Peu surprise par ces mauvais résultats, la maire de Paris demande à l’exécutif de changer de politique. "Il faut qu'on réagisse: nous devons nous adresser beaucoup plus aux classes moyennes".
Et Anne Hidalgo de se féliciter que la capitale soit l'un des derniers bastions de la gauche. "Les Parisiens ont fait l'an dernier un choix progressiste, comme d'autres métropoles, françaises ou étrangères. J'entends parfois des commentaires qui visent à nous culpabiliser. Je ne culpabilise pas de voir que le vote FN ne prend pas à Paris. Lorsqu'on fait des politiques au service des quartiers populaires, que l'on implante des bibliothèques et des équipements publics, on arrive à lutter concrètement contre le populisme ambiant", répond-elle au journaliste qui lui demande si "Paris n'est pas isolée au sein d'une mer bleue de droite".
Anne Hidalgo profite également de cette entrevue pour régler ses comptes avec Ségolène Royal concernant le projet d’extension de Roland-Garros. Si elle se garde bien de citer directement le nom de la ministre de l’Ecologie, ses propos laissent peu de place à l’interprétation quand elle déclare: "le Premier ministre a apporté tout son soutien au projet. Il a une autorité qui prime sur tous les membres du gouvernement". Toutefois, malgré le soutien de Manuel Valls, la maire de Paris n’a pas encore gagné le combat, rappelle Le Lab. En effet, mercredi 18 mars, le Conseil de Paris a voté pour une nouvelle étude de faisabilité du contre-projet des opposants à l'extension de Rolland-Garros, comme le souhaitait Ségolène Royal. "J'ai accepté une énième étude sur les propositions alternatives pour donner un maximum de chances à ce dossier et ne pas l'entraîner, comme certains, dans un sujet de confrontations politiciennes", explique Anne Hidalgo, acerbe, au Parisien.
Si elle ne l'a pas encore emporté contre la ministre de l'Ecologie, Anne Hidalgo peut toutefois se vanter de jouir d'une bonne côte de popularité auprès des Parisiens. En effet, un an après avoir succédé à Bertrand Delanoë, elle satisfait 53% des habitants de la capitale, selon un sondage Ifop réalisé pour le JDD et paru ce dimanche. Soit"le même score qu’au lendemain de l’élection municipale", souligne l'hebdomadaire. Bien joué.
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