Antisémitisme : une élue LR appelle à "mettre au pas les musulmans"
Dorothée Moureaux, conseillère municipale Les Républicains d'opposition à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne), a appelé sur son compte Twitter à "mettre au pas les musulmans" car "ce sont les premiers qui insultent les juifs" suite à l'agression samedi 16 d'Alain Finkielkraut.
Les propos sont choquants et sont particulièrement stigmatisant pour les Français de confession musulmane. Dorothée Moureaux, conseillère municipale Les Républicains d'opposition à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne), a appelé sur son compte Twitter à "mettre au pas les musulmans" car "ce sont les premiers qui insultent les juifs". Une prise de position qui faisait suite à l'agression verbale à caractère antisémite dont a été victime le philosophe Alain Finkielkraut en marge de l'Acte 14 des Gilets jaunes à Paris samedi.
Le Parisien, qui révèle l'information, précise que le tweet polémique a été effacé par l'intéressée une demi-heure après sa publication. Jointe par le quotidien, l'élue a fait savoir qu'elle assumait ses propos, les justifiant en expliquant avoir repris une analyse qu'elle avait entendu à la télévision. "Et quand je parle de les mettre au pas, il s’agit simplement d’appliquer la laïcité", a-t-elle souligné.
#DorotheeMoureaux Une conseillère municipale et directrice d'école propose de "mettre au pas les musulmans" au nom de l'antisémitisme!
— Paris Post (@leparispost) 19 février 2019
#CCIF #LICRA #SOSRacisme #GiletsJaunes pic.twitter.com/i8Wrx7r86C
Et d'ajouter: "Allez en Seine-Saint-Denis et voyez ce qui s’y passe. Il y a des quartiers où l’on ne peut pas circuler, à cause des prières de rue, poursuit-elle. Et la personne qui a insulté Alain Finkielkraut n’est ni chrétienne, ni bouddhiste, ni juive, ni athée".
En effet, un des individus qui a verbalement agressé Alain Finkielkraut a bété identifié par les services de renseignement. Il a été identifié en 2014 comme appartenant à la mouvance salafiste. Le parquet de Paris a ouvert dimanche une enquête pour "injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion".
"J'ai ressenti une haine absolue, et malheureusement, ce n'est pas la première fois", a réagi Alain Finkielkraut auprès du Journal du dimanche. "J'aurais eu peur s'il n'y avait pas eu les forces de l'ordre, heureusement qu'ils étaient là", a-t-il raconté au journal, soulignant que tous les "gilets jaunes" ne s'étaient pas montrés agressifs envers lui, l'un d'eux lui ayant même proposé de revêtir un gilet et de rejoindre le cortège, tandis qu'un autre saluait son travail.
Ce mardi 19, Dorothée Moureaux avait fermé son compte Twitter.
Voir:
Alain Finkielkraut injurié par des "gilets jaunes", torrent de réactions
Condamnations des insultes à Finkielkraut avant des rassemblements contre l'antisémitisme
Alain Finkielkraut injurié par des "gilets jaunes": le parquet de Paris ouvre une enquête
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