Après le coup de tonnerre de l'élection de Trump, la transition politique se met en marche
Après le séisme mondial causé par l'élection de Donald Trump, les institutions américaines ont repris ce mercredi 9 leur jeu démocratique bien rodé, la candidate défaite Hillary Clinton souhaitant une présidence réussie à son rival victorieux. Mme Clinton a été nettement battue à la surprise générale par son adversaire républicain, au terme d'une nuit dont le suspense restera gravé dans la mémoire des Etats-Unis.
Elle s'est pour la première fois depuis sa déroute électorale exprimée en public ce mercredi en fin de matinée sur la scène d'un hôtel de Manhattan, non loin de l'endroit où elle aurait célébré sa victoire si les sondages ne s'étaient pas trompés à ce point sur son compte. "J'espère qu'il va réussir en tant que président de tous les Américains", a déclaré Mme Clinton, visiblement émue, en estimant par ailleurs que cette élection avait montré que les Etats-Unis étaient "plus divisés que nous ne le pensions".
Elle a ajouté que les Américains devaient faire preuve d'"ouverture d'esprit" à la perspective d'une présidence Trump, à qui ils devaient "offrir sa chance de diriger" le pays.
Le transfert pacifique du pouvoir a une "valeur sacrée" dans la démocratie américaine, a également assuré la candidate malheureuse, qui a finalement échoué à devenir la première femme présidente des Etats-Unis et dont les ambitions nationales ont probablement été enterrées à jamais mardi. "Nous n'avons pas encore brisé le plus haut et le plus dur des plafonds de verre mais, un jour, quelqu'un le fera et, espérons-le, plus tôt qu'on ne l'imagine", a-t-elle dit.
Le président Barack Obama devait lui prendre la parole peu après à la Maison Blanche, après s'être fortement impliqué dans la campagne de son ancienne secrétaire d'Etat. Même s'il n'a eu de cesse de souligner que le magnat de l'immobilier représentait une menace pour la démocratie, M. Obama devrait appeler les Américains à se ranger au verdict des urnes, dans le calme et le respect de la tradition de l'alternance politique à Washington.
Le président, qui laissera le Bureau ovale le 20 janvier au milliardaire populiste, a appelé M. Trump tôt mercredi matin afin de le féliciter. Il a aussi invité son successeur jeudi 10 à la Maison Blanche pour évoquer la transition. Le candidat républicain victorieux a lui pris la parole dans un hôtel new-yorkais, offrant un message de réconciliation après une campagne marquée par les outrances et les controverses.
Si l'exercice est convenu pour tout président élu, il a surpris chez le milliardaire populiste, dont la violence du ton et des propos pendant la longue campagne ont contribué à fissurer un peu plus encore une société américaine déjà très divisée. "Je m'engage à être le président de tous les Américains", a promis l'homme d'affaires de 70 ans. "L'heure est venue pour l'Amérique de panser les plaies de la division", a-t-il ajouté.
D'autres signes mercredi montraient que la démocratie américaine se préparait à digérer l'élection choc de M. Trump, dans le respect des institutions et de la tradition.
Après avoir été ballotés par la tourmente, les marchés financiers ont aussi repris pied mercredi, dans la foulée d'une ouverture de Wall Street dont l'indice vedette s'est offert le luxe d'une hausse.
L'élection de Donald Trump à la Maison Blanche a été accueillie mercredi avec inquiétude et souvent froideur dans le monde où l'extrême droite s'est a contrario félicitée - la Française Marine Le Pen en tête - de l'avènement d'une nouvelle ère.
Plus pessimiste, le président français François Hollande a jugé que "cette élection américaine ouvrait une période d'incertitude".
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