Après le lundi de Pentecôte, un autre jour férié travaillé par solidarité ?
Après le lundi de Pentecôte, un nouveau jour férié va-t-il devenir travaillé par solidarité. L'idée n'est pas écartée par Agnès Buzyn, même si celle-ci préfère rester vague pour le moment.
Invitée de BFMTV jeudi 12, la ministre de la Santé a été interrogée sur la difficile question du financement de la prise en charge des personnes âgées, qui devrait prendre de plus en plus de place avec le vieillissement de la population.
Elle a donc évoqué, non sans mal, plusieurs "pistes" parmi lesquelles "mélanger la partie dépendance et la partie soins en une seule enveloppe", "les assurances privées (qui) n'est pas mon modèle préférentiel" avant d'enfin évoquer la question sensible: "Jean-Pierre Raffarin avait inventé la journée de solidarité active. (...) On pourrait imaginer deux lundis de Pentecôte travaillés", a-t-elle lâché, avant de rapidement ajouter ne pas souhaiter donner son opinion pour l'instant et vouloir d'abord un "débat sociétal".
Lire aussi: Lundi de Pentecôte, jour férié ou pas?
Une nouvelle journée de solidarité travaillée aurait l'avantage de débloquer immédiatement de nouveaux revenus pour l'Etat. Le lundi de Pentecôte a rapporté près de 2,4 milliards d'euros en 2017. Un autre jour férié "supprimé" représenterait donc une manne non négligeable mais loin des quelque huit milliards annuels que devrait trouver l'Etat d'ici 2060 selon les projections en vigueur.
Il faudrait aussi définir quel jour férié supprimer, ce qui devrait froisser l'électorat catholique qui avait déjà mal pris la réforme du le lundi de Pentecôte. En effet, la majorité des jours chômés en France correspondent à des fêtes religieuses. Et il apparaît difficile de toucher aux célébrations des armistices, au 14 juillet ou au 1er mai. Le seul jour férié "laïque" restant est le 1er janvier.
Mais outre ces considérations, les travailleurs en général risquent de mal prendre la perte d'un jour de congés.
Actuellement, la journée de solidarité prend la forme d'une journée de travail supplémentaire par an non rémunérée. Elle est traditionnellement effectuée le lundi de Pentecôte mais un salarié peut choisir un autre jour férié hors 1er mai. Des dispositions particulières peuvent également être prises par accord d'entreprise ou convention collective.
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