Après une flambée de violences, le maire de Bagnolet réclame des renforts de police
Pour les élus, la situation sécuritaire n'est plus tenable. Tony Di Martino, maire socialiste de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) et le député de la circonscription, Alexis Corbière (France insoumise) ont demandé au préfet d'envoyer des renforts policiers dans cette ville confrontée à d'importantes violences urbaines ces dernières semaines. Les deux élus souhaitent notamment que la commune soit dotée d'un commissariat "de plein exercice", c'est-à-dire ouvert 24 heures sur 24.
En trois semaines, depuis le 9 avril, quatre personnes ont été blessées par balles (dont trois connues de la police) et des dizaines de voitures incendiées. "Tout laisse à penser qu'il s'agit de règlements de comptes liés au point de deal", l'un des principaux de Seine-Saint-Denis, a fait savoir une source policière.
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Pour tenter de calmer cette "guerre de territoires" entre trafiquants de drogues, des CRS ont déjà été déployés dans le quartier de la Capsulerie, mais cette mesure exceptionnelle n’est que provisoire. Toutefois, des habitants interviewés par France Bleu Paris, ont fait savoir qu'ils préféreraient que ces cars de forces de l'ordre soient stationnés aux abords du quartier et non pas au pied des immeubles.
"Les habitants demandent plus de présence policière. Les habitants en ont marre, ils se sentent abandonnés et ils ne se sentent pas en sécurité", a déclaré samedi 28 Tony Di Martino à franceinfo. Et d'ajouter: "On ne réclame pas l'aumône mais on a besoin de moyens pour nos écoles, pour nos associations, pour nos politiques culturelles, pour nos politiques publiques en général".
L'édile et Alexis Corbière ont été reçu samedi par le préfet de Seine-Saint-Denis qui leur a confirmé "la mobilisation" des pouvoirs publics et "la volonté de maintenir dans la durée l'effort mené en matière de démantèlement des trafics". Le député et le maire ont aussi demandé un rendez-vous à Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur.
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Cette flambée de violence intervient alors que Jean-Louis Borloo a remis un rapport jeudi 26 sur la politique de la ville qui propose la création d'un fonds doté de "5 milliards d'euros" et met en garde contre le risque de "nouvel apartheid" en matière de mixité, notamment dans les banlieues françaises.
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