Assemblée nationale : Manuel Valls admet que son gouvernement n'a plus qu'une "majorité relative"

Au lendemain du deuxième 49-3 sur le projet de loi Travail, Manuel Valls a admis ce mercredi que son gouvernement ne disposait plus que d'une "majorité relative" à l'Assemblée nationale même si les groupes socialistes et radicaux ont encore sur le papier la majorité absolue.

Manuel Valls a admis ce mercredi 6 que son gouvernement ne disposait plus que d'une "majorité relative" à l'Assemblée nationale, au lendemain du deuxième 49-3 sur le projet de loi travail, même si les groupes socialistes et radicaux ont encore sur le papier la majorité absolue. "J'ai en effet engagé ma responsabilité, c'est ma responsabilité, c'est l'idée que je me fais de l'exercice du pouvoir, et comme Premier ministre, je continuerai avec cette majorité relative à gouverner, parce que c'est ça le mandat que j'ai reçu des Français", a lancé le Premier ministre lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale.

M. Valls s'est offert, comme souvent, une nouvelle passe d'armes avec le chef de l'opposition à l'Assemblée, Christian Jacob (Les Républicains). Ce dernier venait de fustiger François Hollande, "Monsieur 88% de défiance", et son Premier ministre, "le plus impopulaire de la Ve République, le plus rejeté par les Français, le plus honni par les vôtres", "incapable de dialoguer et incapable de réformer".

"Je prends vos attaques personnelles, venant de vous, honnêtement comme des compliments, à ce stade de la discussion", a répliqué M. Valls. "Même M. (Laurent) Wauquiez est là, c'est dire que c'est un moment important", a-t-il ironisé, alors que le député de Haute-Loire s'agitait parmi les bancs de droite. "Oui, sur un certain nombre de textes et de textes importants, nous n'avons qu'une majorité relative et cela je l'assume. Parce que c'est cette réalité", a affirmé M. Valls. Mais l'emploi du 49-3, "c'est la Constitution (...) je respecte la Constitution", a-t-il souligné, en répétant qu'il n'y avait "pas de majorité alternative" dans l'hémicycle, entre les frondeurs et la gauche de la gauche d'une part et l'opposition de droite.

Le groupe socialiste, écologiste et républicain, qui a retrouvé la majorité absolue en intégrant six députés ex-EELV, compte actuellement 291 membres (dont 13 apparentés), pour une majorité absolue de 289 sièges sur 577, selon le dernier pointage des services de l'Assemblée nationale. A ceux-là s'ajoutent les 18 membres du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste, qui avaient permis à l'exécutif de conserver une majorité absolue - du moins sur le papier - depuis 2012.