Attentat de Magnanville : émotion lors de la cérémonie d'hommage aux policiers tués
Plusieurs centaines de collègues des deux victimes, en uniforme et en civil, des gendarmes, des pompiers et de nombreuses personnalités politiques ont assisté à cette cérémonie officielle dans un profond recueillement.
Parmi les policiers en uniformes, certains avaient les yeux rougis, retenant difficilement leurs larmes, quelques-uns aussi, ravagés par la douleur, ont été victimes de malaises, discrètement pris en charge par les secouristes.
Jessica Schneider, 36 ans, et Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, étaient "deux fonctionnaires qui ne cherchaient ni gloire ni honneurs mais qui faisaient leur devoir avec discrétion et rigueur, deux héros du quotidien", a lancé le chef de l'Etat, accompagné par le Premier ministre Manuel Valls et les ministres de l'Intérieur et de la Défense, Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian.
"Victimes d’un terroriste habité par la haine", ils "partageaient la même vie, avaient fondé un foyer et élevaient, avec amour, leur jeune fils Mathieu, âgé de trois ans" témoin du crime, a-t-il rappelé après les avoir faits chevaliers de la Légion d'honneur à titre posthume.
Sous un beau soleil de printemps, les cercueils recouverts de drapeaux tricolore avaient été portés devant la cour d'honneur de la préfecture, située à quelques centaines de mètres du Château de Versailles, par des collègues des deux fonctionnaires au son glaçant du tambour.
Ils ont quitté les lieux au son de la Marche funèbre, avant qu'une salve d'applaudissements ne salue le départ des corbillards tandis que les visages souriants du couple, souvenirs de temps heureux, défilaient sur un écran géant.
Aux forces de l'ordre, le chef de l'Etat a exprimé le "soutien", la "confiance" et la "reconnaissance" de la Nation qui "poursuivra son implacable lutte contre le terrorisme avec plus de détermination encore en souvenir" de leur "sacrifice". Tous deux ont également été cités à l'ordre de la nation, Jean-Baptiste Salvaing étant promu au grade de commissaire.
"Le double crime de Magnanville est une agression contre la République et contre celles et ceux qui ont pour mission de la défendre", une "nouvelle attaque contre la France (...) saisie d'indignation et d'horreur", a poursuivi François Hollande.
Le président a saisi l'occasion de ce discours pour accéder à une mesure réclamée par policiers et gendarmes, outre l'autorisation du port d'arme en dehors des heures de service. Afin d'éviter qu'ils ne "soient identifiés et pris pour cibles par les malfaiteurs", des "mesures seront prises pour garantir leur anonymat et donc leur protection", a-t-il expliqué.
La France mène une guerre extérieure en Syrie ou en Irak, et intérieure, contre les "barbares" et "cette guerre sera longue", a encore rappelé François Hollande qui s'était entretenu auparavant, à l'abri des regards, avec les familles.
Dans un climat social tendu, il a aussi assuré qu'il "n'accepterait pas" que les policiers soient "l'objet de diffamations ou d'insultes". Parmi l'assistance, un policier qui portait des béquilles a refusé de serrer la main de François Hollande et Manuel Valls.
Selon la direction générale de la police nationale (DGPN), quelque 70.000 messages ont été postés sur le registre de condoléances ouvert en ligne et 15.000 autres sur les réseaux sociaux.
Les hommages se sont succédé depuis lundi avec en particulier, jeudi 16, une marche blanche qui a rassemblé quelque 2.500 personnes, policiers, gendarmes, pompiers et anonymes depuis les abords de l'hôtel de police de Mantes-la Jolie (Yvelines), où exerçait Jean-Baptiste Salvaing et jusqu'au domicile du couple, à Magnanville.
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