Attentat de Nice : Valls recadre Estrosi et lui demande de "se reprendre"
Manuel Valls demande, dans un entretien publié ce mardi 19 par Nice-Matin, à Christian Estrosi de "se reprendre", en jugeant "inacceptable" les accusations du président (LR) de Paca sur le nombre de policiers nationaux présents à Nice le soir de l'attentat. "Notre patrie a été attaquée. Face à cela, notre devoir est de tout faire pour protéger notre pays et le niveau d'exigence de la parole publique. Se laisser aller aux divisions revient à servir le projet des terroristes et je ne leur ferai jamais ce cadeau", déclare le Premier ministre au quotidien niçois.
"Au lendemain du premier tour des régionales, j'ai appelé à voter (face au Front national, NDLR) pour Xavier Bertrand, Philippe Richert et Christian Estrosi sans hésitation. Je considérais que cette région notamment ne pouvait pas tomber aux mains de l'extrême droite. Christian Estrosi est président de Paca, élu dans des circonstances particulières, grâce aux voix de gauche et à mon intervention. Je comprends qu'il pose des questions, qu'il cherche à canaliser la peur des Niçois, mais cela ne l'autorise pas à tout. Je lui demande de se reprendre", poursuit le Premier ministre. "Je lui demande d'assumer ses responsabilités, de se maîtriser et de ne pas ouvrir les vannes qui ne feront qu'alimenter un peu plus l'extrême droite", a insisté Manuel Valls.
Quand M. Estrosi affirme qu'il n'y avait pas 64 policiers nationaux jeudi soir à Nice, "c'est inacceptable! Pour être très précis, il y a eu trois réunions pour préparer l'évènement, 185 fonctionnaires de la police nationale étaient mobilisés le 14 juillet au soir à Nice, dont soixante quatre sur la seule promenade des Anglais. Quarante-deux agents municipaux étaient aussi déployés sur cette opération, ainsi que vingt militaires de l'opération Sentinelle", répond le chef du gouvernement.
"Ce dispositif, calqué sur celui du Carnaval 2016, repose en particulier à Nice sur des équipes bien formées, bien équipées et sur un réseau de vidéoprotection. Je ne sais plus quel est l'élu qui avait dit il y a quelques mois que si Paris si avait eu les mêmes dispositifs que Nice, il n'y aurait pas eu les attentats de novembre 2015". Le 19 janvier 2015, moins deux semaines après l'attentat contre Charlie Hebdo, Christian Estrosi avait déclaré devant le conseil municipal de Nice être "à peu près convaincu que si Paris avait été équipée du même réseau (de caméras) que le nôtre, les frères Kouachi n'auraient pas passé trois carrefours sans être neutralisés et interpellés".
Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone a également réagi aux propos de Christian Estrosi, l'accusant de "mentir" aux français. "Lorsque l'on dit par exemple que l'Etat n'a pas été au rendez vous à Nice alors que je sais qu'il y a eu un accord entre la mairie de Nice et les forces de police pour organiser ce feu d'artifice, là on malmène la démocratie", a-t-il déclaré au micro de France Inter.
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