Bébé enfermé 2 ans dans un coffre : la mère peut-elle éviter la prison ?

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La rédaction de France-Soir
Publié le 12 novembre 2018 - 10:47
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La justice allemande a infligé lundi une peine de 8 ans et demi de prison ferme à un migrant pour le meurtre d'une adolescente, dont s'est saisie l'extrême droite pour faire campagne contre les étrang
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© MIGUEL MEDINA / AFP/Archives
Rosa Maria Da Cruz risque 20 ans de prison pour avoir enfermé et maltraité sa fille pendant deux ans.
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Rosa Maria Da Cruz est jugée à partir de ce lundi pour avoir gardé enfermé et maltraité son bébé pendant deux ans. L'enfant découverte dans le coffre de sa voiture en 2013 gardera des séquelles à vie. La mère risque donc 20 ans de prison mais elle pourrait être déclarée irresponsable.

Vingt ans de prison ou l'irresponsabilité. Les deux décisions sont envisageables pour la mère qui a fait vivre pendant deux ans son enfant dans un coffre de voiture ou une pièce isolée, en secret. Une situation qui a pris fin en octobre 2013 et pour laquelle Rosa Maria Da Cruz est jugée à partir de ce lundi 12 par la Cour d'assises de Corrèze.

C'est un garagiste qui avait ouvert le coffre du véhicule, intrigué par l'odeur pestilentielle et les bruits qui en provenaient. Il a découvert au milieu des vieux jouets et des immondices une enfant de deux ans, nue et dans un état de santé très précaire. La petite Séréna gardera de séquelles permanentes. Elle présente un syndrome autistique "vraisemblablement irréversible" et un déficit fonctionnel lourd. Elle était laissée à son sort toute la journée, sa mère attendant la nuit pour lui apporter un biberon.

Voir: En Corrèze, le procès du "bébé du coffre" ou d'une inouïe dissimulation

L'un des principaux enjeux de ce procès sera de comprendre pourquoi une mère ayant déjà élevé trois enfants en parfaite santé a pu ainsi traiter le quatrième. Elle a déclaré n'avoir pas réalisé être enceinte et avoir accouché en secret. Les signes d'un déni de grossesse qui se serait par la suite transformé en déni d'enfant. Reconnaissant qu’elle "ne faisait pas vivre une vie normale" à sa fille, la prévenue avait déclaré l'avoir considéré comme une "chose" jusqu'à ses 18 mois et son premier sourire.

Des éléments semblant plaider pour l'irresponsabilité pénale et donc l'absence de peine de prison au profit d'un éventuel internement. Mais pour l'association Innocence en danger, partie civile, il s'agit bien d'un cas de maltraitance que la "bouillie intellectuelle (accompagnée des) fantasmes les plus fous sur le déni de grossesse" servie par les experts psychiatres ne doit pas occulter, selon sa représentante, Maître Marie Grimaud. Citée par L'Express, elle considère que l'accusée "s'est laissée imprégner par l'ambiance médiatique et les recherches qu'elle a faites sur le sujet" du déni de grossesse.

Rosa Maria Da Cruz risque 20 ans de prison pour violences ayant entraîné une infirmité permanente sur mineur et par ascendant. Le procès doit durer 10 jours.

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