Benoît Hamon : "le 49-3 est un aveu de faiblesse" de Manuel Valls

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Pierre Plottu
Publié le 16 juin 2015 - 12:14
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L'ancien ministre de l'Education Benoît Hamon.
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©Jean-Philippe Arles/Reuters
La politique du gouvernement "fabrique du chômage", a estimé Benoît Hamon.
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Benoît Hamon était l'invité d'i>Télé, ce mardi matin. Le député socialiste, et frondeur, des Yvelines a été très sévère avec Manuel Valls qui a décidé de recourir de nouveau à l'article 49-3 pour faire passer la loi Macron en seconde lecture à l'Assemblée nationale. Une "marque de faiblesse" preuve que le texte "n'a pas de majorité", selon l'ancien ministre de l'Education nationale.

"Le 49-3 est d'abord un aveu de faiblesse". Dès le début de son interview, ce mardi matin sur i>Télé, Benoît Hamon a planté le décor. Non, le recours du gouvernement de Manuel Valls à l'article 49-3 de la Constitution pour faire passer la loi Macron sans vote, et sans –nouveaux– débats, n'est pas une marque de fermeté a estimé le très frondeur député des Yvelines. Oui, c'est une marque de faiblesse: le gouvernement n'aurait tout simplement pas de majorité pour faire passer ce texte.

"Le 49-3 c’est d’abord un aveu de faiblesse. Ce n’est pas la marque des forts que de ne pas débattre et de ne pas faire voter une majorité sinon à concéder qu’il n’y a plus de majorité politique pour cette politique économique et sociale. Personne ne s’y trompe réellement: si c’est ça l’autorité, c’est une curieuse manière d’imposer un choix. C’est surtout une marque de faiblesse, ça veut dire qu’il n’y a pas de majorité", a ainsi jugé Benoît Hamon.

Car les frondeurs, dont le député des Yvelines est une des têtes d'affiche, sont toujours très remontés contre cette loi Macron qu'ils menaçaient de faire capoter en février dernier, forçant déjà Manuel Valls à recourir au 49-3 pour faire passer le texte en première lecture à l'Assemblée nationale. Ils sont même plus encore énervés. Benoît Hamon a ainsi confirmé qu'il aurait voté contre: "oui probablement, parce que les mesures de la première lecture étaient toujours là et qu'on en a rajouté". Dans son viseur, l'introduction du plafonnement des indemnités de licenciement abusif, par exemple, qu'il perçoit comme une "gestion prévisionnelle" desdits licenciements et dénonce comme "une commande de Bruxelles".

"Je pense qu'Emmanuel Macron croit en sa loi. Il paye une méthode qui est celle de Manuel Valls", a enfin taclé l'ex-ministre de l'Education nationale, étonnamment clément avec le ministre de l'Economie, qui avait dénoncé en février dernier les frondeurs comme un "foyer infectieux". Mais ce n'est que pour être plus sévère encore à l'égard du chef du gouvernement. Pour autant, Benoît Hamon a été très clair: non il ne votera pas la motion de censure de la droite. "Ça voudrait dire qu'on censure la politique éducative, de santé, de justice ou de la ville de ce gouvernement. Non", a-t-il  balayé. Le tout en justifiant que des "dizaines de parlementaires socialistes" prennent leurs distances avec une politique car celle-ci "fabrique du chômage", selon lui.

 

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