Bernard Cazeneuve : "la fiche S n'est pas un mandat d'arrêt"

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VL
Publié le 26 août 2015 - 11:23
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Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
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"Lorsqu'il s'agit d'apporter une réponse à la lutte contre le terrorisme, le FN ne cherche pas les solutions mais les problèmes", tacle Bernard Cazeneuve.
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Bernard Cazeneuve était ce mercredi l'invité de France Inter. Le ministre de l'Intérieur est revenu sur la mort d'un gendarme dans la Somme mais surtout sur l'attaque du Thalys. Il a notamment mis en garde contre les approximations, les polémiques et même les "bobards" avancés sur le risque terroriste et les renseignements, notamment par le Front national.

La mort de quatre personnes dont un gendarme dans la Somme

"Il y a une enquête en cours, le procureur de la République s'et exprimé hier soir. Je me suis rendu sur place car il y avait beaucoup de morts au terme de ce drame. Une famille décimée, un bébé de neuf mois, un couple, un enfant de 3 ans blessé, deux policiers blessés dont un a trouvé la mort".

"Il semble que ce soit la violence ordinaire, inacceptable et abjecte qui se soit emparée de cette aire de gens du voyage après que l'un de ses résidents s'était alcoolisé".

"Un gendarme très valeureux,  plein de bravoure s'est interposé et a perdu la vie. (…) dans ces moments-là il faut être auprès de ceux qui souffrent".

 

L'attaque du Thalys "ciblée et  préméditée" selon les enquêteurs

"L'enquête dira les conditions dans lesquelles tout cela a été organisé. Ce qu'on, peut dire au regard des évènements qui se sont produits en France et en Europe, c'est qu'il y a aujourd'hui une volonté de Daech (l'Etat islamique, NDLR) de frapper la plupart des pays de l'Union européenne.

"Je ne sous-entends rien car c'est au procureur de donner en fonction de l'enquête les éléments précis dont il disposera".

"Je dis simplement que la quasi-totalité des attentats qui se sont produits ou que nous avons déjoués –nous déjouons tous les jours des attentas (…) –  nous constatons qu'il y a systématiquement un lien entre ce califat de la haine qu'est Daech et ceux qui en Europe commettent des crimes".

"Ce sont des sujets sur lesquels il faut être précis. Je suis ministre de l'Intérieur, je ne peux pas raconter n'importe quoi. Beaucoup de choses approximatives et aléatoires sont dites sur ce sujet.

 

Encore une fois, le suspect faisait l'objet d'une fiche "S" mais n'a pas été inquiété

"Ce sont des fiches de renseignements, pas des mandats d'arrêts internationaux. Ces sont des outils dont disposent les services  pour procéder à la surveillance de ceux sur qui ne repose aucune incrimination pénale mais qui peuvent représenter un risque de trouble à ordre publique ou à la sûreté de l'Etat".

"Ce sont des outils de renseignement, de suivi, notamment pour établir la traçabilité du parcours de ceux qui peuvent se livrer à des activités criminelles".

"Il s'agit d'un ressortissant marocain qui réside en Espagne. Les espagnols nous signalent début 2014 sa possible présence en France (…). Les services français émettent une fiche "S" parce qu'elles permettent au système d'information Schengen de pouvoir avoir accès aux informations sur le parcours de ce personnage.

"Rien à ce moment là ne signale une action à caractère criminelle en France (…). Alors qu'il réside essentiellement en Allemagne et en Belgique (…) on communique ces informations aux autres services".

"Soyons très clairs, car j'ai entendu beaucoup de choses absurdes sur ce sujet".

"Certains, dans la recherche de la  polémique et le goût de l'outrance, demandent pourquoi les services français n'ont pas procédé à son arrestation. Il était la quasi-totalité du temps à l'étranger. (…) Les Services intérieur de sécurité n'ont pas vocation à arrêter à l'étranger des ressortissants étrangers".

"Pendant les deux mois où il a été en France, il n'a pas commis d'infraction pénale"

 

Le FN propose d'expulser tous les étrangers fichés "S"

"Nous sommes en République dans un état de droit, il y a des règles de droit auquel le gouvernement est attaché. On ne peut procéder à l'expulsion que s'il y a suffisamment d'éléments témoignant d'une infraction pénale ou de la volonté de commettre un crime".

"Il y a pour les combattants étrangers (partis rejoindre les rangs des terroristes et revenus, NDLR) 840 fiche "S" émises. Cent-quarante concernent des combattants étrangers qui résident ou ont résidé en France. J'ai proposé 49 mesures d'expulsion en 2015. La doctrine du gouvernement est très simple. Lorsque des individus étrangers résidant en France en lien avec des entreprises terroristes et lorsque  le dossier les concernant est suffisamment étayé pour une expulsion, le gouvernement le fait sans état d'âme".

"Ce sujet implique de la rigueur, de la fermeté et autre chose que les approximations, les amalgames et –je le dis sans polémique– des bobards".

 

Faut-il s'en remettre à la chance et au courage d'anonymes pour lutter contre le terrorisme?

Ce n'est pas ce que nous faisons. Il ne faut pas entretenir un climat de l'impuissance (…) face au risque terroriste. Il y a aujourd'hui 150 procédures judiciaires concernant 800 personnes qui représentent un risque (…)  pour la sécurité des Français. Près de 200 personnes ont été mises hors d'état de nuire, emprisonnées ou placées sous contrôle judicaire sévère.

"Nous avons multiplié les dispositifs dans un contexte de risque inédit. Nous avons pris une loi contre le terrorisme avec l'interdiction de sortie du territoire, le blocage administratif des sites internet. (…) nous avons mis en place une loi sur le renseignement".

"La loi sur le renseignement permet (…) d'arrêter ceux qui veulent commettre des actes terroristes avant qu'ils ne les commettent. Cette loi sera en application dans quelques semaines".

"Le PNR européen (Passenger Name Record, les donnés des passagers des avions et des trains, NDLR) permettra de savoir en amont où vont aller (les personnes suspectes)".

"Lorsque nous avons pris ces mesures, quelle formation politique avons-nous eu contre nous systématiquement? Le Front national. Lorsqu'il s'agit d'apporter une réponse à  la lutte contre le terrorisme, le FN ne cherche pas les solutions mais les problèmes car c'est sur les problèmes qu'il prospère. Le FN ne cherche qu'une chose: pointer la communauté musulmane pour faire prospérer son idéologie funeste".

 

 

 

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