Bernard Cazeneuve : une "détermination sans faille" contre les passeurs

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 04 février 2016 - 10:24
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Bernard Cazeneuve sérieux mains jointes
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©Philippe Wojazer/Reuters
"Je n'accepterai pas qu'il y ait des manifestations qui troublent l'ordre public", a déclaré Bernard Cazeneuve.
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Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve était ce jeudi matin l'invité d'Europe-1 pour une interview centrée sur la question des migrants de Calais. Il est revenu sur les mesures mises en place ces derniers mois dans la "jungle" et celles à renforcer au niveau national et européen.

L'interdiction de certaines manifestations à Calais pour "trouble à l'ordre public"

"Je prends mes responsabilités. Il y a eu des manifestations il y a une dizaine de jours qui ont abouti à des troubles à l'ordre public . (...) On interdit dans le respect du droit".

"Cela montre le risque de confrontations et d'appels à la haine d'acteurs d'extrême droite, les +No Border+ irresponsables qui manipulent les migrants en les mettant en situation de danger et en encourageant les passeurs".

"Je n'accepterai pas qu'il y ait des manifestations qui troublent l'ordre public. Il y a toujours des acteurs irresponsables qui ont intérêt à ce que les choses ne se règlent pas".

 

Des milliers de migrants dans les "jungles" de Calais et de Grande-Synthe

"Depuis l'an dernier, avons démantelé 25% de filières de passeurs en plus, ce qui représente près de 700 personnes impliquées rien que pour Calais. Il y a une forte activité des services de police. Nous faisons cela avec une détermination sans faille".

 

Ses relations avec Jean-Jacque Urvoas, nouveau ministre de la Justice

"(Nous nous entendons) formidablement bien. C'est un garçon qui a énormément de compétences, de ferveur. Nous sommes dans le même souhait d'agir ensemble face à une menace terroriste grave".

"Ce n'est pas le ministre qui rend les jugements, la justice est indépendante. Nous sommes sur la même ligne. Il fait son travail dans le respect rigoureux de l'indépendance de la Justice. Nous avons travaillé ensemble sur le projet de loi de renseignement. C'est un homme qui a d'énormes qualités".

"Il a indiqué qu'il irait voir les magistrats sur place (à Calais, NDLR) pour analyser le volet judiciaire de la situation".

 

L'Etat va-t-il indemniser les commerçants calaisiens?

"Ça ne se passe pas comme ça. Nous avons déjà signé un contrat avec la ville de Calais pour le développement économique à hauteur de 50 millions d'euros. Il y a un préjudice pour l'activité commerçante. Il faut voir les commerçants, faite un travail avec eux et regarder, en liaison avec le ministère de l'économie et sous l'autorité du Premier ministre, ce qui peut être fait".

 

 

La Jungle peut-elle disparaître un jour?

"Il y avait 6.000 migrants à Calais il y a deux mois, aujourd'hui il y en a 3.800. Nous avons mis en place une politique qui ne peut donner des résultats que dans le temps: la lutte contre les passeurs, la mise en place de structures en dur. La  vrai solution humanitaire est de les éloigner de Calais, de les mettre dans de petites structure où ils sont pris en charge dans 93 centres d'accueil qui ont accueilli 2.000 migrants. Nous avons sorti de France 1.500 migrants irréguliers et offert l'asile à 1.500 autres. Il faut amplifier cela".

 

Certains proposent de revenir sur les accords du Touquet qui réglementent la frontière franco-anglaise

"Pour quoi faire? Proposer d'ouvrir la frontière (serait) envoyer le signal aux passeurs qu'ils peuvent passer et nous n'aurions plus 6.000 mais 20.000 migrants. Est ce que l'on veut diminuer la jauge à Calais ou faire de Calais un véritable aimant pour les passeurs"?

 

Il se rend ce mercredi en Grèce puis en Turquie avec son homologue allemand

"Nous y allons avec un agenda précis. Nous ne pouvons pas vivre dans quelques semaines (avec le retour du printemps qui favorise l'arrivée des migrants, NDLR) ce que nous avons vécu l'an dernier. 2016 doit être l'année de la maîtrise et la maîtrise ne se décrète pas".

"(Il faut) plus moyen pour Frontex, interroger les fichiers dès l'arrivée des migrants, lutter contre les faux documents -on sait que Daech alimente en faux documents les terroristes-, connecter le fichier Schengen aux autres fichiers criminels. Je vais avec mon homologue allemand plaider cela en Grèce".

"Il faut continuer à faire ce que nous faisons en coopération avec les pays de provenance. La lutte contre ces réseau criminels. Ce sont des monstres (...). Il faut mettre en place un dispositif de maintien dans les camps des réfugiés avec une aide humanitaire puissante".

 

Le témoin qui a révélé aux policiers la planque des terroristes à Saint-Denis dit ne pas être assez protégé

"Je sais précisément ce que nous avons fait, mais contrairement à ceux qui parlent, j'ai une responsabilité. Tout ceux qui font du bruit sur ce sujet lui font prendre un risque. Ce que nous faisons n'a pas à être dit au risque de la mettre en danger. J'estime que nous faisons ce qu'il faut. La meilleure façon est d'agir et de se taire".

 

La réforme de la Constitution se fera-t-elle?

"Nous mettrons tout en œuvre pour cela, bien entendu nous y aboutirons. Il en va de l'unité nationale, de la force de notre pays face au terrorisme".

 

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