"Blocage" de la France le 17 novembre : les syndicats se désolidarisent

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Damien Durand
Publié le 31 octobre 2018 - 12:51
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La hausse des carburants devrait se poursuivre avec des hausses de 6 centimes pour le diesel et 3 centimes pour l'essence
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
Les principaux syndicats n'appellent pas à manifester le 17 novembre prochain.
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Plusieurs initiatives lancées sur Internet et les réseaux sociaux appellent à un mouvement de grande ampleur le 17 novembre prochain à Paris pour protester contre les hausses du prix de l'essence largement alimentées par la "fiscalité écologique" voulue par le gouvernement. Les principaux syndicats français n'appellent pas à y participer, voiregcgt critiquent la démarche.

Difficile de savoir pour l'instant quel sera le niveau de mobilisation d'un mouvement lancé sur les réseaux sociaux. Une chose est sûre: il se fera sans l'appui des syndicats. Un "blocage national contre la hausse du carburant" doit en principe se dérouler le 17 novembre prochain à 14h à Paris, sur le périphérique porte de Bercy. Et les principales organisations représentants les salariés n'y participeront pas.

Le mouvement de colère lancé sur plusieurs pages Facebook ou sur des pétitions –dont l'une a tout de même recueilli plus de 600.000 signatures (voir ici)– a fait boule de neige et pourrait déboucher sur un mouvement d'ampleur, au moins dans les intentions, même s'il est toujours très difficile d'estimer la participation d'un mouvement lancé sur des plateformes numériques.

Plusieurs partis politiques ont d'ailleurs relayé l'appel à manifester –a priori sans l'autorisation des internautes ayant lancé les initiatives– comme le Rassemblement national (ex-FN) ou Debout la France (DLF).

Une raison qui a d'ailleurs poussé la CGT à publier un communiqué expliquant son souhait de ne pas participer à ce mouvement. Estimant que "la colère peut s’entendre car le prix des produits pétroliers devient exorbitant et intenable", le syndicat est sans ambigüité: "Plusieurs partis d’extrême droite semblent être à la manœuvre. Ils se font le relais d’une action qui, au final, encouragera à mettre taxes, impôts et peut-être demain cotisations sociales dans une même logique (…) Nous sommes clairement dans une instrumentalisation de l’exaspération!". Une position similaire chez Solidaires qui voit dans le mouvement "une manipulation de l'extrême droite" et qui rappelle que le combat principal est d'abord pour la hausse des salaires plutôt que le prix de l'essence.

Voir aussi - Prix du carburant: comment trouver la station-essence la moins chère

Du côté de la CFE-CGC, on joue la carte de la pratique syndicale traditionnelle pour expliquer l'absence le 17 novembre: "La CFE CGC a pour culture de n’inscrire son action que dans des mouvements strictement syndicaux. Si le pouvoir d’achat des salariés est un combat permanent ce n’est néanmoins pas dans ce type d’action, dont nous ne contestons pas la légitimité mais qui n’a pas une source syndicale, que nous le menons" explique à France-Soir l'organisation.

Force ouvrière (FO) de son côté nous confirme qu'il n'y a ni appel à participer ni soutien de principe à la journée du 17 novembre: "Si des membres de FO y participent, ils le feront à titre purement individuel".

La CFDT enfin, présentée comme plus conciliante envers la politique d'Emmanuel Macron tout en prenant régulièrement –et parfois sèchement– ses distances, n'était pas joignable ce mercredi matin et n'a pas publié de communiqué à l'adresse de ses adhérents sur la journée du 17 novembre.

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