Bras de fer entre Estrosi et le préfet des Alpes-Maritimes au sujet de la construction d'une mosquée
Christian Estrosi entend bien faire respecter sa promesse de campagne. En effet, l'actuel maire de Nice avait promis lors des élections municipales de 2012 que "tant que je serai maire de Nice, cet équipement n’ouvrira pas". Ce que le président du conseil de la région PACA appelle pudiquement "un équipement" est en réalité le centre En-Nour, un établissement comportant une mosquée, une bibliothèque ou encore un restaurant, en construction dans l’ouest de la ville.
Simplement, le préfet des Alpes-Maritimes a donné, le 2 avril dernier, son feu vert à l'ouverture de la mosquée En-Nour, financée par l'Arabie Saoudite, dont la construction s'est achevée en novembre.
Mais le maire de Nice ne désarme pas: il a convoqué, lundi 25, un conseil municipal extraordinaire qui a adopté plusieurs délibérations, dont une visant à poursuivre devant un tribunal la décision préfectorale.
Pour justifier sa décision, Christian Estrosi a expliqué que le propriétaire du bâtiment - le ministre saoudien des Affaires islamiques Cheikh Saleh ben Abdel Aziz Al-Cheikh - "prône la charia et a annoncé qu'il fallait détruire toutes les églises de la péninsule panarabique". "Nos services de renseignement sont inquiets sur ce lieu de culte", a-t-il ajouté en faisant état de "fonds étrangers non contrôlés".
De son côté, la préfecture n'avait posé qu'une condition à l'ouverture de l'institut En-Nour: qu'il "ne dépende en aucune façon d'une influence étrangère" et "que sa gouvernance s'inscrive clairement dans le cadre de la loi de 1905, en y associant la collégialité représentative du culte musulman à Nice et dans le département".
Concrètement, Christian Estrosi demande au représentant de l'État de signer une déclaration d'utilité publique (DUP) pour ouvrir une crèche à la place de la mosquée. Et c'est le refus du préfet de transformer le lieu en crèche que la ville entend attaquer, la seule façon pour elle de contrer juridiquement le projet de mosquée. Le maire a affirmé que le lieu de culte musulman situé à l'ouest de Nice n'était "en rien soutenu par les représentants de la communauté", tout en annonçant la présentation "d'ici la fin de la semaine" d'un terrain adapté pour créer un nouveau lieu de culte à l'ouest de la ville.
La session extraordinaire du conseil municipal convoquée par Christian Estrosi a suscité une pluie de critiques de l'opposition municipale, qui a accusé le maire de "mensonges" et de "populisme".
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