Bruno Le Maire : "aujourd'hui, les Français qui sont juifs ont peur en France"

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Pierre Plottu
Publié le 16 février 2015 - 09:58
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Bruno Le Maire.
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©Capture d'écran Dailymotion
Bruno Le Maire: "chaque membre de l'UMP qui (s'allierait au) Front national pour conserver son département ou prendre un département devrait être exclu de l'UMP".
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Bruno Le Maire était l'invité de France Inter, ce lundi matin. Le député de l'Eure et ancien ministre est notamment revenu sur la menace terrorisme européenne, ainsi que sur la porosité, selon un sondage récent, entre les électorats UMP et FN.

Le terrorisme en Europe

"Il faut se préparer à ce que ces actes se renouvellent en Europe et peut être en France puisqu'il y a aujourd'hui des centaines de combattants (français, NDLR) en Syrie et en Irak et qui pourraient revenir. C'est sans précédent".

"Continuer à  prendre des mesures, qui ne sont pas prises. On a toujours pas adopté le PNR, cette liste des passagers, il y a urgence à ce que le Parlement européen vote rapidement cette disposition".

"Il y a urgence à renforcer Schengen. Il faut contrôler tous les passagers qui rentrent ou sortent de l'espace Schengen qu'ils soient Européens ou non et de le croiser avec les fichiers d'Interpol. Mais là aussi il y a un blocage, on dit que cela pourrait menacer les libertés. Ce qui menace la liberté, c'est le terrorisme".

 

Les profanations de tombes juives à Sarre-Union

"Je voudrais exprimer un profond dégout et en même temps une certaine lassitude face à cet antisémitisme chronique. Car il y a en France désormais un antisémitisme chronique. Il peut conduire au pire, c'est ce qui s'est passé dans le super marché cacher (l'attaque d'Amedy Coulibaly, NDLR). Il peut se traduire par des profanations, comme c'est le cas depuis des années. Il peut se traduire par un mauvais regard, de la violence verbale".

"Aujourd'hui, les Français qui sont juifs, je le dis bien dans cet ordre là, ont peur en France. Ils se disent que leur avenir est de partir de France. A nous, tous les républicains, de prendre les dispositions nécessaires de l'école à la sécurité pour arriver à éradiquer cet antisémitisme qui n'est pas conforme aux valeurs les plus fondamentales de la République".

 

Le débat sur le port du voile à l'université

"Ce n'est pas l'UMP qui rouvre ce débat, il y a une proposition d'Eric Ciotti. Libre à chacun de prendre des initiatives".

"Il y a un débat sur l'islam. J'estime que l'essentiel est que l'Etat et les pouvoirs publics fixent la règle du jeu et la rappelle clairement. Cette règle c'est que ce sont les religions qui se soumettent à la République et pas l'inverse. La religion doit respecter la séparation stricte entre l'espace religieux et l'espace public".

"Il ne faut pas modifier la loi de 1905, qui est une loi fondatrice et pas de circonstance. Si on commence à la changer en fonction des circonstances, on ferait une grave erreur".

"Y-a-t-il eu des difficultés dans la construction des lieux de culte à Paris, à Marseille, à Bordeaux, etc? Si les collectivités détournaient la loi de 1905 (pour financer la construction des lieux de culte, NDLR), elles seraient condamnées".

"La vraie difficulté aujourd'hui c'est l'organisation théologique de l'islam en France. Ce n'est pas à l'Etat français de s'en occuper".

"L'Etat doit aussi s'occuper de tous ceux qui ne croient pas, de tous ceux qui peuvent être de confession musulmane mais qui ne pratiquent pas. J'aimerai que les majorités de non pratiquants ne soient pas pris en otage par un débat qui concerne une minorité".

"Est-ce que nous arrivons aujourd'hui à appliquer la loi sur le voile intégral? Il y a encore beaucoup d'endroits où des femmes circulent en voile intégral. Faisons respecter cette loi".

 

La porosité entre les électorats UMP et FN

"Je ne crois pas (le FN, NDLR) capable de participer à un gouvernement".

"Nous (l'UMP, NDLR) avons déçu une partie de l'électorat, parce que nous leur avons promis monts et merveilles et n'avons pas tenu promesse".

"Ça fait trente ans qu'on promet de régler le chômage alors qu'on reste avec un traitement social dont on sait tous qu'il ne règlera pas le problème. Parce qu'on n'a pas le courage de toucher au droit du travail et de le simplifier, parce qu'on n'a pas le courage de toucher à l'indemnisation du chômage, parce qu'on n'a pas le courage d'aligner les règles de cotisation en matière de retraite entre les secteurs publics et privés. Parce qu'on n'a pas le courage de proposer un nouveau contrat de travail, alors que les jeunes sont les premiers à le réclamer".

"On n'a pas eu le courage de changer de modèle, moyennant quoi vous avez toute une partie du peuple qui est perdu et vote Marine Le Pen. On a peu de temps, il faut proposer quelque chose de radicalement différent".

"Pour ceux enfin qui seraient tentés aux élections départementales d'aller conclure un accord avec le Front national, les choses doivent être claires: chaque membre de l'UMP qui s'amuserait à prendre la voix d'un électeur Front national pour conserver son département ou prendre un département devrait être exclu de l'UMP".

"Il n'y a pas de compromis possible avec un parti dont on ne partage aucune des idées et aucune des propositions pour le pays".

 

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