Bure : coup de force des manifestants contre le chantier du futur centre de stockage de déchets radioactifs

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 15 août 2016 - 14:44
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Une action de militants écologistes contre le chantier de Bure
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©François Nascimbeni/AFP
Les manifestants ont abattu une partie du mur en béton construit par l'agence nationale de gestion des déchets nucléaires (Andra)
©François Nascimbeni/AFP
Plusieurs centaines de manifestants s'en sont pris au site du futur centre de stockage de déchets radioactifs de Bure, dans la Meuse. Ils ont détruit plusieurs pans d'un mur de protection.

Plusieurs centaines de manifestants opposés au futur centre de stockage de déchets radioactifs à Bure (Meuse) ont abattu dimanche des pans du mur de protection du chantier, dans un bois objet de lutte depuis plusieurs semaines, a constaté une journaliste de l'AFP.

Arrivés a l'orée du bois Lejuc, munis de bâtons, pioches ou autres, ils ont abattu une partie du mur en béton construit par l'agence nationale de gestion des déchets nucléaires (Andra), qui y mène des travaux exploratoires.

Ce mur, haut d'environ deux mètres, en béton, vise à empêcher les opposants au projet, installés non loin, de dégrader le chantier à l'arrêt depuis deux semaines.

Vers 11h00, aux cris de "Andra, dégage, résistance et sabotage" les manifestants opposés aux projets d'enfouissement de déchets nucléaires par l'agence nationale de gestion de ces déchets - 450 selon les organisateurs, 200 à 300 selon la préfecture - s'étaient réunis devant la mairie de Mandres-en-Barrois.

Le cortège composé de militants historiques, de jeunes venus de différentes mouvances et du secrétaire général d'Europe Ecologie les Verts David Cormant s'est ensuite mis en branle jusqu'au bois de Mandres-en-Barrois.

C'est dans ce bois, propriété de l'Andra, que sont menés des travaux exploratoires en vue de la création du centre d'enfouissement de déchets nucléaire sur ce territoire aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne.

Le site a été choisi dans les années 1990 pour devenir un centre d'enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs - environ 4% des déchets produits en France. Ils seront, si le projet est mené a terme, enterrés à 490 m sous terre.

Depuis des semaines, les opposants se battent contre ces travaux et le mur d'enceinte érigé autour.

La justice leur a d'ailleurs donné raison le 1er août en déclarant le défrichage illégal, et en demandant à l'Andra de remettre le bois en état dans les 6 mois - sauf à obtenir une autorisation, ce qui sera difficile dans le temps imparti. Sous le soleil, les opposants se sont réjouis de ne voir aucun gendarme à l'horizon.

Postés autour du bois dont ils avaient délogé les manifestants au bout de trois semaines d'occupation mi-juillet, les gendarmes se sont retirés samedi.

La préfecture a justifié ce choix tactique par le souci de ne pas prendre de risque face au danger de voir certains manifestants s'affronter violemment avec les forces de l'ordre: "il n'est pas question de mettre des vies en danger", a expliqué Corinne Simon, secrétaire générale de la préfecture de la Meuse.

"Symboliquement, faire tomber le mur c'est toujours quelque chose de fort. Pour beaucoup de monde, ce mur est même plus scandalisant que le défrichage", a expliqué un des manifestants ayant choisi le pseudonyme de "John".

La porte de la mairie de Mandres, dont le maire a échangé le bois Lejuc avec l'Andra, a été barbouillée de peinture noire, et ses portes vitrées brisées, a constaté l'AFP.

 

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