Bygmalion : comment l'affaire a fini par atteindre Nicolas Sarkozy

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 05 septembre 2016 - 19:19
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Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé.
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©Thomas Samson/AFP
Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé sont les principaux protagonistes de l'affaire.
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La demande du parquet de renvoyer Nicolas Sarkozy devant le tribunal dans l'affaire Bygmalion est un nouveau coup dur pour le candidat à la primaire de la droite. L'affaire ne le concernait pourtant pas directement à ses débuts.

D'abord centrée sur Jean-François Copé, l'enquête Bygmalion, dans laquelle le parquet a demandé le renvoi en procès de Nicolas Sarkozy, a connu de multiples rebondissements avant de s'intéresser directement à l'ancien chef de l'Etat.

 

> ACTE 1: 27 février 2014, l'affaire Copé

Dans une enquête, Le Point accuse le président de l'UMP Jean-François Copé d'avoir favorisé la société Bygmalion, fondée par ses proches Guy Alvès et Bastien Millot. "Puissante machine de guerre au service de Copé", l'agence de communication aurait empoché au moins huit millions d'euros durant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, via sa filiale événementielle Event and Cie. "A qui ont profité les millions de Bygmalion?", demande l'hebdomadaire, alors que l'UMP est exsangue financièrement. Jean-François Copé finira par démissionner. Le parquet de Paris ouvre une enquête.

 

> ACTE 2: 26 mai 2014, la campagne Sarkozy mise en cause

L'avocat de Bygmalion, Patrick Maisonneuve, lâche une bombe pour balayer les accusations de surfacturation. Il affirme que l'UMP a réglé des millions d'euros de fausses factures à Event and Cie pour cacher des dépenses de meetings qui auraient dû rentrer dans le compte de campagne et auraient fait exploser le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros.

Dans la foulée, sur BFMTV, le bras droit de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, évoque une campagne qui a dérapé, "un train qui filait à toute vitesse". En parallèle, des dirigeants de Bygmalion remettent une clé USB aux enquêteurs, révélant une double comptabilité. D'après les calculs des policiers, l'UMP a réglé 18,5 millions d'euros de fausses factures pour des événements fantômes.

 

> ACTE 3: 1er avril 2015, Sarkozy impliqué

En garde à vue, Guillaume Lambert, son ex-directeur de campagne, prête à Nicolas Sarkozy un rôle de décideur pour ses meetings.

Il raconte avoir informé le candidat des "contraintes budgétaires" posées par une note de l'expert-comptable alertant sur un risque de franchissement du plafond des dépenses. "Nicolas Sarkozy m'a demandé d'ajouter (...) de petites réunions publiques (...) à coûts bas et maîtrisés", confie-t-il, réfutant toute fraude. De 15 à 20 meetings, la campagne est passée à 44.

Les protagonistes sont confrontés à des documents embarrassants, comme ces tableaux de suivi du budget des meetings retrouvés chez un avocat de l'UMP, Philippe Blanchetier, tendant à montrer que les factures ont été artificiellement minorées. Ainsi, le meeting de Marseille du 19 février 2012 coûte plus de 800.000 euros dans un document du 6 mars, mais 300.000 euros dans le compte de campagne.

 

> ACTE 4: 4 septembre 2015, Sarkozy se défend et charge Copé

"Je n'ai ordonné aucune dépense de ma campagne. Je n'ai vu aucun devis" et "n'ai choisi aucun prestataire".

Devant les policiers, l'ex-candidat est clair, il ne gérait pas l'intendance et n'a "découvert le nom de Bygmalion" qu'une fois l'affaire révélée. Il réfute tout emballement des coûts, comparant ses deux campagnes: 48 meetings et déplacements en 2007, 67 en 2012. Puis il pointe Jean-François Copé: "partout où (il) est passé, il a pris Bygmalion". Et si un système de fausses factures a existé, "je comprends qu'il a existé entre les sociétés Bygmalion et l'UMP".

 

> ACTE 5: 9 octobre 2015, Lavrilleux contre-attaque

Lors d'une confrontation, de nouvelles dépenses liées à la campagne et sans rapport avec Bygmalion sont évoquées. Soit une dizaine de millions d'euros qui figurent au budget de l'UMP en 2012 mais pas dans le compte de campagne.

Jérôme Lavrilleux lâche les coups: "il y a de très nombreuses zones d'ombre sur ces comptes de campagne". Il pointe les dépenses de transport des militants. Puis dans L'Obs: "les comptes ont débordé de tous les côtés. Il n'y a que Nicolas Sarkozy pour dire (...) que cette affaire ne concerne pas sa campagne".

L'ex-chef de l'Etat est mis en examen le 16 février pour financement illégal de sa campagne. En tout, le parquet a demandé le renvoi en procès de 14 protagonistes.  

 

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