Bygmalion : pour Sarkozy "aucune manipulation aussi honteuse soit-elle" ne l'arrêtera
Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, a assuré à propos de l'affaire Bygmalion qu'"aucune polémique, aucune manoeuvre, aucune manipulation aussi honteuse soit-elle, ne (le) détournera d'un centimètre de (sa) volonté absolue de construire" l'alternance en 2017, mardi 6 à Poissy (Yvelines).
L'ex-chef de l'Etat livrait sa première réaction publique aux réquisitions du parquet de Paris qui a demandé mardi son renvoi devant le tribunal correctionnel dans cette affaire. Les juges devraient prendre une décision pour un éventuel procès d'ici un mois minimum, une perspective qui assombrirait sa campagne pour la primaire, prévue les 20 et 27 novembre.
"J'aime les gens qui ont connu des hauts et des bas, qui ne se sont pas plaint, qui ont serré les dents", a affirmé M. Sarkozy, lors d'un meeting à Poissy sur le thème de l'éducation.
Avant de démarrer son discours sur ce thème, M. Sarkozy a tenu à affirmé que "dans la vie, on ne fait rien sans courage. Je pense que dans le mode de vie français, dans l'identité française, il y a cette idée extrêmement forte que (...) le bonheur, c'est chaque fois qu'on surmonte une épreuve", et qu'on a "la satisfaction" de se dire "j'ai surmonté cette épreuve", a-t-il assuré.
Le parquet de Paris a également requis un procès pour treize autres mis en examen dans l'affaire Bygmalion, dernière étape avant un possible renvoi en correctionnelle.
Dans des réquisitions du 30 août, dont l'AFP a eu connaissance, le parquet a demandé le renvoi en correctionnelle de l'ex-président pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012.
Nicolas Sarkozy, mis en examen en février, se voit reprocher notamment d'"avoir dépassé le plafond des dépenses électorales" fixé à 22,5 millions d'euros et de faire "état", dans son compte de campagne, d'"éléments comptables sciemment minorés".
Il appartient maintenant aux juges d'instruction de suivre ou non ces réquisitions, dans un délai d'un mois minimum.
Manuel Valls a jugé mardi "insupportables" "pour l'idée qu'on se fait de la séparation des pouvoirs et du rôle de la justice", les déclarations à droite accusant l'exécutif de mener une "manœuvre politique" contre l'ancien chef de l'Etat.
Il faisait notamment allusion à l'avocat de M. Sarkozy, Me Thierry Herzog, qui a dénoncé lundi "une nouvelle manœuvre politique grossière" après l'annonce des réquisitions du parquet de Paris.
Gérald Darmanin, porte-parole de la campagne de M. Sarkozy, et maire (LR), qui accompagnait mardi M. Sarkozy à Poissy, a affirmé à quelques journalistes que "le hasard" (la réquisition du parquet alors que la campagne de la primaire va démarrer et qu'a débuté le procès de Jérôme Cahuzac), est "étonnant".
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