Calais : Cazeneuve interdit la manifestation des islamophobes de Pegida
Le ministre de l'Intérieur souhaite éviter "des troubles à l'ordre public qui n'ont pas lieu d'être". Alors que la branche française du mouvement islamophobe Pegida comptait défiler ce week-end à Calais (Pas-de-Calais), Bernard Cazeneuve a annoncé ce mercredi l'interdiction de toutes les manifestations.
"J'ai demandé à la préfète du Pas-de-Calais de procéder à l'interdiction de toutes les manifestations, quels que soient leurs organisateurs, qui sont susceptibles d'occasionner des troubles à l'ordre public", a indiqué le locataire de la place Beauvau, en précisant que l'interdiction concernait "tous ces groupes qui appellent à la tension, à la division et à la violence" et qu'elle durera "aussi longtemps que le climat actuel demeurera".
Bernard Cazeneuve a fait cette annonce après avoir reçu la maire Les Républicains de Calais, Natacha Bouchart, et le président LR du Conseil régional de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand, ainsi que le député socialiste du Pas-de-Calais Yann Capet. Cet entretien, en présence du ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, avait été décidé au lendemain de la manifestation de soutien aux migrants du 23 janvier, qui avait vu un nombre important de migrants envahir le port.
Plus tôt dans la journée, la préfecture du Pas-de-Calais avait fait savoir qu’un "processus d’interdiction" du rassemblement était en cours, "puisqu’il s’agit d’un groupuscule extrémiste". "Des éléments tangibles démontrent que cette manifestation présente le risque de générer des affrontements entre la mouvance ultra droite et la mouvance ultra gauche en centre-ville de Calais".
Une déclaration de manifestation émanant de l'association Pegida France a été reçue le 1er février 2016 en sous-préfecture de Calais. Pegida, "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident", est un mouvement d'extrême-droite né en Allemagne à l'automne 2014.
Le fondateur de ce mouvement d'extrême droite créé à l'automne 2014, Lutz Bachmann, posait tout sourire en début d'année sur son compte Twitter, affublé d'un tee-shirt proclamant "Rapefugees not welcome" ("Rape", viol en français), détournant le message de bienvenue aux migrants.
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