Cannes : l'interdiction du burkini à la plage désormais devant la justice
Il appartient désormais à la justice d'estimer si l'arrêté municipal pris par le maire de Cannes sur l'interdiction du burkini sur les plages de la ville est légal ou non. En effet, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a annoncé, vendredi 12, qu’il avait saisi la justice en référé-liberté afin de contester le texte, y voyant "une nouvelle atteinte aux principes les plus élémentaires du droit".
Cette procédure d'urgence peut être utilisée par toute personne estimant qu'une administration porte atteinte à une de ses libertés fondamentales.
L’arrêté, pris le 28 juillet par le maire (Les Républicains) de Cannes, David Lisnard, précise que "l’accès aux plages et à la baignade est interdit jusqu’au 31 août 2016, à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime". "Toute infraction fera l’objet d’un procès verbal et sera punie de l’amende", de 1e catégorie, soit 38 euros, est-il écrit.
La mairie de Cannes avait justifié jeudi 11 cet arrêté en expliquant qu'il ne s'agissait pas d'interdire le port de signes religieux, tels que le voile, la croix ou la kippa, à la plage, mais d'interdire les tenues ostentatoires "faisant référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre".
Pour SOS Racisme, "tout dans cet arrêté, fût-il maquillé aussi délicatement qu'une voiture volée aux couleurs de la République, laisse transparaître la malveillance envers les populations arabo-musulmanes".
Dans un communiqué, la Ligue des Droits de l’homme annonce qu'elle demandera la suspension de l'arrêté en question devant le tribunal administratif. Elle saisira également le procureur de la République d'une plainte pénale contre le maire. "Détournant la laïcité de sa vocation, le maire de Cannes organise la discrimination contre des femmes qui ne commettent aucun délit, si ce n’est aux yeux du maire, d’avoir une certaine pratique de leur religion", explique-t-elle pour justifier son action.
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