Castaner dénonce ceux qui profitent du "chômage pour partir en vacances" : un "salaud" fustige Chikirou (FI), le ministre répond (vidéo)
"Là, il dépasse Wauquiez et le cancer de l'assistanat. Quel naufrage!", a résumé le sénateur PS de Paris David Assouline. Christophe Castaner est la cible d'une polémique pour s'en être pris à ceux qui attendent de "bénéficier des allocations chômage pour partir deux ans en vacances", lundi 16 sur BFMTV. De gauche à droite la déclaration a provoqué un tollé.
Interrogé sur le projet d'Emmanuel Macron d'étendre les droits au chômage aux salariés démissionnaires, le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement a tout d'abord répondu que "L'universalité de l'allocation chômage, qui doit profiter à celles et ceux qui n'y ont pas droit (…), implique aussi des droits et des devoirs". Puis de lancer: "C'est une forme de liberté, mais la liberté, c'est pour aller vers quelque chose, la liberté, ce n'est pas de bénéficier des allocations chômage pour partir deux ans en vacances".
Immédiatement de larges pans de la classe politique, ainsi que de nombreux anonymes, ont repris ces mots pour dénoncer une attaque contre les chômeurs. A l'instar de Sophia Chikirou, qui a dirigé les campagnes présidentielles et législatives de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon (et lance un média pro-FI):
RT si toi aussi tu as touché le chômage, galèrer pdt des mois à envoyer des CV, déprimer...Soyons fiers de nous. Ce mec est un salaud. https://t.co/LT6sRm0eCj
— Sophia Chikirou (@SoChik75) 17 octobre 2017
Au PS également la sortie a provoqué des haut-le-cœur. Comme pour mieux rappeler que la République en marche, qu'Emmanuel Macron veut "ni de droite ni de gauche", va parfois plus loin que la droite, justement le sénateur socialiste David Assouline a dressé un parallèle avec Laurent Wauquiez. Le patron du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et favori pour la présidence de LR avait ainsi estimé en 2011, et l'a martelé depuis, que l'assistanat est "un cancer" pour la France.
Là il dépasse Wauquiez et le « cancer de l’assistanat ». Quel naufrage ! https://t.co/HBR2S002d3
— David Assouline (@dassouline) 16 octobre 2017
L'extrême droite enfin s'est également emparée de la sortie de celui qui est porte-parole du gouvernement, et dont les mots engagent ainsi l'exécutif, pour surfer sur la vague du mécontentement vis-à-vis du vocabulaire d'Emmanuel Macron ("bordel", fainéants",...) et des ses troupes. Le député Gilbert Collard a ainsi tweeté:
Castaner : " je (on) ne dois pas bénéficier d'allocations chômage pour partir 2 ans en vacances": Après les fainéants, les vacanciers ! pic.twitter.com/uNeN86QX9R
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 17 octobre 2017
En début de soirée, Christophe Castaner a diffusé sur son compte Twitter une vidéo pour répondre à ses détracteurs. Il y dénonce "ceux qui font de l'insulte sur les réseaux sociaux une arme politique" et rappelle que le gouvernement veut crée "une liberté nouvelle avec le droit au chômage pour ceux qui démissionne". Puis de préférer cette fois évoquer la nécessité d'avoir "un projet professionnel" pour bénéficier du chômage en cas de démission.
"J'ai réaffirmé cette liberté nouvelle que nous voulons créer avec le droit universel au chômage..." pic.twitter.com/8CKZKORa1K
— Christophe Castaner (@CCastaner) 17 octobre 2017
Une mise au point en forme de rétropédalage dont il ressort, en filigrane, que le secrétaire d'Etat et porte-parole du gouvernement regrette visiblement ses mots, puisqu'il ne les reprend pas. Reste à savoir s'il s'agissait d'une expression malheureuse, signe de mauvaise maîtrise de son discours, ou d'un acte manqué.
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