CGT : Philippe Martinez répond à Valls
Le Premier ministre "joue un jeu dangereux" en essayant de "d'opposer la CGT aux citoyens", a estimé mardi Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, accusée par Manuel Valls de prendre en "otage" les Français.
"Le Premier ministre joue un jeu dangereux en essayant de diviser la CGT, d'opposer la CGT aux citoyens et d'opposer la CGT aux salariés", a dit le leader de la CGT sur RMC et BFMTV. "On n'est pas coupé des salariés", "les grèves se votent à la majorité des salariés dans les raffineries avec des scores sans appel", a-t-il poursuivi en affirmant que l'"opinion publique" restait toujours acquise à la "contestation" du projet de loi travail.
Le durcissement des actions ces derniers jours, avec des grèves dans des raffineries et des blocages de dépôts de carburants, fait suite à "plusieurs semaines de mobilisation", "on ne nous écoute pas", "il y a eu refus de débattre à l'Assemblée nationale et après on nous accuse de je ne sais quoi", a-t-il constaté.
"Je préviens le gouvernement: +attention à ne pas s'opposer au droit de grève+", a-t-il ajouté, "c'est illégal de débloquer les raffineries. M. Sarkozy a essayé en 2010. Il a été condamné par l'OIT pour non respect du droit de grève".
"Est-ce que, dans le programme de François Hollande, était inscrite la casse du code du travail? (...) Il y a un gouvernement qui a tourné le dos à ses engagements et il en paie les conséquences", a ajouté le patron de la CGT.
M. Martinez a accusé Manuel Valls d'être dans une "posture" de "préparation d'une future candidature" à la présidentielle, celle de "François Hollande ou la sienne". Le Premier ministre s'en est pris frontalement depuis lundi à la CGT qui est, selon lui, "dans une impasse". "Prendre ainsi en otage les consommateurs, notre économie, notre industrie, continuer des actions qui visent à faire retirer le texte, ça n'est pas démocratique", a-t-il dit mardi.
Interrogé ce mardi par France Culture, François Hollande a dit ne pas vouloir "ignorer, négliger ce qui se passe, considérer que ça ne mérite pas une forme de respect par rapport à ceux qui ont des revendications légitimes". "Mais ça ne me conduit pas non plus à accepter ce qui est aujourd'hui un blocage qui est fondé simplement par une stratégie portée par une minorité", a-t-il ajouté.
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