"Charlie Hebdo" : une minute de silence en hommage aux victimes
La France s'est drapée de noir pour cette journée de deuil. Plus de 24 heures après le drame, la France s'est recueillie pendant une minute, ce jeudi à midi, en hommage aux victimes de l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo. Aux quatre coins de l'Hexagone, mais aussi outre-mer, comme en Nouvelle-Calédonie, un vibrant hommage a été rendu. Têtes baissées, des milliers de personnes ont observé cette tradition.
A Paris, l'émotion était palpable. François Hollande s'est joint aux policiers à la préfecture de police, au côté du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Le Premier ministre Manuel Valls était dans la cour pavée de Matignon. Au même moment à l'Élysée, plus d'une centaine de personnes, collaborateurs et membres du personnel, se sont réunies dans le jardin d'hiver pour ce moment de recueillement présidé par le secrétaire général, Jean-Pierre Jouyet.
Le glas de l'église Notre-Dame a également sonné pendant une dizaine de minutes devant les Parisiens et les touristes, venus en nombre pour se recueillir et défendre la liberté d'expression dans le monde. Pour rendre hommage aux victimes, ils étaient des centaines à brandir leur crayon, comme une arme pacifique, face à la cathédrale. Dès que le glas a arrêté de sonner, la foule, qui s'est réunie sur le parvis de l'église, s'est mise à applaudir.
Devant les locaux de Charlie Hebdo, des centaines de personnes sont venus en nombre pour déposer fleurs et bougies. Des affiches ont été collées en hommage aux quatre dessinateurs tués dans l'attentat. Depuis mercredi, les hommages d'anonymes se sont multipliés. Par exemple les Toulousains se sont rassemblés par centaines place du Capitole, trois ans après le massacre perpétré par Mohammed Merah; en chœur, ils ont chanté La Marseillaise en hommage aux victimes, comme l'avaient fait les milliers de personnes rassemblées place de la République à Paris mercredi soir.
Un peu partout en France, des anonymes ont affiché des pancartes, bouts de papier ou badges avec les mots "Je suis Charlie" devenus le symbole de la solidarité: sur la porte des bureaux de consultation de certains médecins dans les hôpitaux, dans le métro et sur des abribus, chez de nombreux commerçants, dans les kiosques à journaux (où la presse quotidienne a beaucoup vendu ce jeudi matin), etc. Sur plusieurs autoroutes, à midi, les panneaux lumineux indiquant habituellement l'état du trafic ont affiché pendant plusieurs minutes ce message: "Solidarité. Hommage aux victimes".
Les rédactions se sont également arrêtées de travailler pendant une minute à midi, comme TF1, France Télévisions, Nice Matin, Radio France, l'AFP, etc. La minute de silence a également été observée dans tous les établissements scolaires de France, écoles, collèges, lycées et universités. Dans tous les établissements relevant du ministère, les drapeaux sont mis en berne durant trois jours, comme sur l'ensemble du territoire, conformément aux instructions de François Hollande.
Le chef de l'Etat a décrété ce jeudi 8 janvier "jour de deuil national". Cette décision est rarissime dans l'Histoire de la Ve République puisque c'est la cinquième fois seulement qu'une telle journée est décrétée.
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