Christian Estrosi (UMP) dénonce "les cinquièmes colonnes de l'islamo-fascisme" et fait réagir

Le maire de Nice estime que la France est menacée par "les cinquièmes colonnes de l'islamo-fascisme" et que "la troisième guerre mondiale est déclarée". Des propos chocs qui ont fait réagir à gauche comme à droite.

L'attentat déjoué de Villejuif a fait réagir le député-maire de Nice qui n'a pas pris de pincettes pour exprimer le fond de sa pensée. "J'y vais fort, oui! C'est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée, il faut en être conscient" a expliqué Christian Estrosi sur France-3. Le candidat de l'UMP aux élections régionales dans la région PACA et député des Alpes-Martitimes a également estimé que la France et "la civilisation judéo-chrétienne dont nous sommes les héritiers" étaient menacées par "les cinquièmes colonnes de l'islamo-fascisme".

L'expression "cinquième colonne" trouve son origine dans la guerre civile espagnole de 1936 et désignait alors des partisans du camp nationaliste (favorables au dictateur Franco) qui s'étaient infiltrés dans les forces républicaines lors de la bataille de Madrid. Pour Christian Estrosi, cette expression désigne des partisans de "l'islamo-fascisme" présents "en Irak en Syrie" mais aussi "ailleurs", et notamment en France, "à travers les cinquièmes colonnes et (leurs) réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins".

Revenant sur la virulence de ses propos, le maire de Nice ne fait pas un pas en arrière et estime que "quand on a dit tous les jours à la télévision pendant la chasse aux frères Kouachi (auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo, NDLR) que ce sont des Français parce qu'ils ont une carte d'identité française, eh bien, non... On est un Français quand on n'est pas un ennemi de la France. La carte d'identité ne fait pas un Français!".

Des propos polémiques qui n'ont pas tardé à faire réagir le monde politique. Jusque dans le propre camp de Christian Estrosi, où le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, s'est clairement démarqué du maire de Nice en se disant "choqué par l'emploi du mot +fasciste+" et en indiquant que "la théorie de la cinquième colonne n'était pas (sa) théorie".

Le PCF a, pour sa part, dénoncé les propos "d'une extrême gravité" de Christian Estrosi, "engagé dans une course-poursuite sinistre avec la famille Le Pen". Même son de cloche chez l'adjoint au maire PCF de Paris, Ian Brossat, qui estime sur Twitter que si pour Christian Estrosi "+une carte d'identité ne fait pas un Français+, en tout cas, une écharpe tricolore ne suffit pas à faire un républicain".

Toutefois pour Lionel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, "Christian Estrosi n'a fait que dire une évidence. La tentative de polémique par certains médias est stérile et affaiblit l'action du gouvernement".