Christiane Taubira démissionne du gouvernement
Coup de tonnerre au sein gouvernement. La ministre de la Justice Christiane Taubira a remis sa démission au président de la République a annoncé l'Elysée ce mercredi dans un communiqué, et la présidence de la République l'a accepté. Une pratique qui sous la Ve République revient à dire que Christiane Taubira a été remerciée.
La raison -facile à deviner de toute manière- de cette démission, est énoncée dans le communiqué. Il indique que la garde des Sceaux et François Hollande ont "convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s'ouvre à l'Assemblée nationale".
Christiane Taubira avait en effet à plusieurs reprises fait part de ses réticences concernant l'extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France. Au point que Manuel Valls avait décidé de défendre lui-même la réforme devant le Parlement.
Christiane Taubira, incarnation de l'aile gauche du gouvernement, avait déjà connu à plusieurs reprises des désaccords avec Manuel Valls, symbole d'une ligne plus droitière. L'idée qu'elle soit "démissionnée", avait donc était souvent évoquée. Ce désaccord sur la déchéance de nationalité aura donc été le dernier.
La désormais ex-ministre de la Justice a commenté ce départ par deux tweets. L'un sur son bilan à la tête de la Chancellerie: "Fière. La Justice a gagné en solidité et en vitalité. Comme celles et ceux qui s'y dévouent chaque jour, je la rêve invaincue". L'autre explique davantage les raisons de cette démission: "Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit".
Christiane Taubira affirme donc avoir préféré renoncer à son poste plutôt qu'à ses convictions. Elle laisse notamment derrière elle la loi qui porte son nom sur le mariage pour tous et une réforme de la Justice.
On connaît d'ores et déjà le nom de son remplaçant. Il s'agit du député (PS) du Finistère Jean-Jacques Urvoas. Président de la commission des lois à l'Assemblée nationale, il a notamment à de nombreuses reprises travaillé sur le fonctionnement des services de renseignement.
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