A Clichy, des jeunes prennent la relève des anciens combattants

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 11 novembre 2016 - 10:59
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Le drapeau français flotte sous l'Arc de triomphe le 11 novembre 2013.
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©Ian Langsdon/Reuters
Cassandra, 15 ans, porte-drapeau depuis qu'elle en a 12, se dit, elle, "émue" à toutes les cérémonies auxquelles elle participe.
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"Honneur et patrie", c'est la devise inscrite sur l'étendard fièrement brandi par Lorette, 12 ans: comme une cinquantaine d'autres jeunes gens scolarisés à Clichy (Hauts-de-Seine), la collégienne a décidé de devenir porte-drapeau pour prendre "la relève" des anciens combattants, de moins en moins nombreux aux commémorations ce vendredi 11.

Ce jour-là, c'est son baptême du feu. Près du Mémorial du Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine), elle doit pour la première fois porter la bannière des poilus combattants, lors d'un hommage aux résistants assassinés à cet endroit par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale.

"C'est impressionnant de faire ça, honorifique aussi", souffle-t-elle. Pour la jeune fille aux gants blancs, cravate rayée et béret noir règlementaires, porter un drapeau ne signifie pas seulement: "honorer les morts pour la France", c'est aussi: "intéressant pour notre culture" générale.

Cassandra, 15 ans, porte-drapeau depuis qu'elle en a 12, se dit, elle, "émue" à toutes les cérémonies auxquelles elle participe.

Ce jour-là, ils sont en tout neuf collégiens et lycéens, des filles pour la plupart, aux côtés de deux anciens. Tous issus de la section jeunes porte-drapeaux montée il y a deux ans au sein de la Maison du combattant de Clichy. Certains ont été démarchés au sein de leur établissement scolaire, d'autres y sont venus par le bouche à oreille.

Une poignée d'entre eux étaient déjà là, le 18 juin, "fiers" de se retrouver au côté du président de la République pour commémorer l'appel du général de Gaulle.

"Mais attention", prévient Diana Dardor, 19 ans. "Nous sommes apolitiques, nous défendons simplement les valeurs de la République, le devoir de mémoire. Le patriotisme, c'est trop sectaire."

Et de pointer la grande "diversité" au sein du groupe: "On a des gens du Vietnam, d'Amérique du Sud, d'Italie, du Maghreb...", pointe la lycéenne, elle-même Française depuis peu. "Ca n'empêche pas d'aimer la France. C'est le pays qui m'a accueillie, qui m'a éduquée", argue-t-elle.

Ces jeunes, "c'est la relève", se félicite Roger Toutain, 74 ans, qui a fait 24 mois de service militaire en Algérie et porte l'étendard de l'Union nationale des combattants. "Faut bien qu'ils nous remplacent, on sera pas éternel", glisse-t-il.

Une réalité confirmée par Alain Faber, président de l'association Mémoires du Mont-Valérien. "Il y a deux-trois ans, on avait jusqu'à 300 drapeaux, sur deux rangs", dit-il. Aujourd'hui, l'ancien officier parvient à en rassembler péniblement "180, jeunes compris".

La relève s'entraîne donc consciencieusement dans les locaux de la Maison du combattant de Clichy. Au programme, marche au pas et maniement du drapeau, mât bien campé dans le baudrier, avant les commémorations du 11-Novembre.

Etrangement, aucun des jeunes rencontrés ne se destine à une carrière militaire. La plupart ont par contre en commun un parcours de vie difficile. "Ici, c'est strict. Ce côté militaire, ça me plaît. Mais on rigole aussi!", s'enthousiasme Ryan, 10 ans, pour l'instant préposé aux dépôts de gerbe mais qui aura bientôt lui aussi le droit de porter un drapeau.

Si les jeunes porte-drapeaux souvent recrutés par des associations disparates, ce qui rend difficile leur quantification, n'ont pas de statut légal, ils ont néanmoins quelques obligations, selon André Mayo, président de la Fname-Opex, à l'initiative de cette section jeunes à Clichy: "une bonne tenue, un bon comportement". "Sinon il n'y a aucun critère d'exclusion", souligne-t-il.

Pour les encourager, l'Office national des anciens combattants et des victimes de guerre délivre depuis 1961 un diplôme d'honneur aux jeunes porte-drapeaux au bout de trois ans et en invite chaque année au défilé sur les Champs-Elysées ou au ravivage de la flamme du Soldat inconnu sous l'Arc de triomphe le 14 juillet. Une récompense pour service rendu convoitée par tout le groupe de Clichy.

 

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