Comment l'Elysée a tenté d'étouffer l'affaire Benalla

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La rédaction de France-Soir
Publié le 20 juillet 2018 - 22:11
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Un collaborateur d'Emmanuel Macron a été suspendu de ses fonctions pendant deux semaines puis muté à des fonctions administratives à l'Elysée après avoir agressé un manifestant à Paris le 1er-Mai
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© STEPHANE DE SAKUTIN / POOL/AFP/Archives
L'Elysée a tenté d’étouffer en interne l'affaire Alexandre Benalla.
© STEPHANE DE SAKUTIN / POOL/AFP/Archives
Au courant dès le 2 mai des violences exercée en marge de la fête du travail par Alexandre Benalla et Vincent Crase contre des manifestants, l'exécutif a tenté d'étouffer l'affaire. Sanctionnés légèrement les deux hommes ne se sont pas fait discrets pour autant.

Alexandre Benalla et Vincent Crase sont les deux principaux protagonistes du plus important scandale d'Etat qui touche Emmanuel Macron depuis le début du quinquennat. Ce vendredi, les deux hommes ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur les violences qu'ils ont commis le 1er mai dernier contre des manifestants.

Le premier est d'ailleurs sous le coup d'une procédure de licenciement de son poste à l'Elysée suite à cette affaire. Le palais présidentielle est clairement embarrassé par ces "hommes du président" version "gros bras" qui ont fait le coup de main et tente de donner une image de fermeté face aux contrevenants.

Voir aussi - Affaire Benalla: explication du scandale (si vous n'avez rien suivi)

Toutefois, il n'en a pas toujours été ainsi. Et pour cause, l'Elysée a même tenté d'étouffer l'affaire en laissant passer l'orage. Car dès le 2 mai, les services de ministère de l'Intérieur ont été au courant des débordements d'Alexandre Benalla, réputé proche d'Emmanuel Macron (dont il a assuré la sécurité pendant la campagne présidentielle).

Comme le révèle France Inter, la place Beauvau a fait remonter l'information au palais. En déplacement en Australie, Emmanuel Macron est prévenu et des sanctions ont été prises le 3 mai par le directeur de cabinet du président. On les connaît: Benalla écope d'une mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire, comme Crase qui se voit également notifier la fin de toute collaboration entre lui et la présidence de la République. L'affaire s'est jouée en interne et Gérard Collomb pensait alors que tout était réglé selon la radio.

Certes, le nom d'Alexandre Benalla a fait de nouveau surface lors d'une réunion du cabinet présidentiel mais les conseillers ont évacué en estimant que "si dans les 15 jours qui viennent l'affaire ne sort pas, elle ne sortira jamais".

Une quinzaine est passée, puis un mois, sans fuite dans la presse et c'est donc naturellement qu'Alexandre Benalla est présent lors d'une réception donné à l'Elysée par Emmanuel Macron le 4 juin où il a réuni quelques centaines de fidèles des premières heures de la campagne présidentielle.  

Il faut dire que les deux hommes n'ont pas fait profil bas après leur mise à pied, bien au contraire. Si on savait déjà qu'Alexandre Benalla se trouvait dans le bus des Bleus lors de la descente des Champs-Elysées au lendemain de la victoire à la Coupe du monde, il apparaît que les deux hommes participaient également aux festivités du 14 juillet. En effet, l'ancien chargé de mission et le gendarme réservistes sont visibles sur des photos en marge du défilé militaire le jour de la fête nationale. Comme le note Le Monde: "Parmi les invités, Vincent Crase, qui avait revêtu pour l’occasion son uniforme et ses galons d’officier de gendarmerie. Benalla, lui, assurait la sécurité de la tribune et des invités".

La suite est connue.

Lire:

Affaire Benalla: Vincent Crase, Laurent Simonin, Maxence Creusat... la liste des impliqués s'allonge 

Affaire Benalla: la vidéo du proche de Macron, un scandale d'Etat

Affaire Benalla: les syndicats policiers voient rouge, Collomb dans le viseur de l'opposition

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