Conférence environnementale : le gouvernement défend son bilan écologique
En ce jour anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl il y a 30 ans, Ségolène Royal a annoncé l'extension de 10 à 20 km des plans particuliers d'intervention autour des sites nucléaires en cas d'incident.
Les PPI visent à protéger les populations, les biens et l'environnement et sont déclenchés par les préfets. Ils prévoient notamment l'information de la population, la mobilisation des hôpitaux, l'organisation d'une éventuelle mise à abri de la population.
"Les autorités européennes de sûreté et de radioprotection avaient recommandé d'étendre les périmètres des PPI, aujourd'hui prévus jusqu'à 10 km en France", a rappelé la ministre de l'Environnement.
Une minute de silence a été observée, à la demande des ONG, en hommage aux victimes de Tchernobyl, au début de cette seconde journée de la conférence environnementale qui a laissé les ONG sur leur faim.
"Notre frustration est à la hauteur des espoirs suscités par ce gouvernement", a confié Benoit Hartmann, porte-parole de la fédération associative France nature environnement.
"Nous avons une loi sur la transition énergétique qui n'a pas vraiment les moyens de ses ambitions", ajoute le militant, déçu par "l'absence de mesures concrètes" dans le discours la veille de François Hollande.
Au premier jour de cette 4e conférence environnementale, le chef de l'Etat a parlé COP21 et lutte contre le réchauffement, en affichant un certain volontarisme sur la "finance verte" et la tarification du carbone pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.
François Hollande a aussi confirmé la nécessité de fermer des centrales nucléaires, en plus de celle de Fessenheim, pour faire passer à l'horizon 2025 la part de l'atome dans la production d'électricité de 75 à 50%.
"Le président a confirmé que la programmation pluriannuelle de l'énergie", la feuille de route détaillant l'évolution des différentes énergies jusqu'en 2023, "serait publiée d'ici au 1er juillet, c'est bien", a réagi Denis Voisin, porte-parole de la Fondation Hulot. "Mais EDF va-t-elle intégrer dans sa stratégie le contenu de ce décret, je suis inquiet" sur ce point, ajoute-t-il.
La loi sur la transition énergétique, promulguée en aout 2015, a été présentée comme un des chantiers majeurs du quinquennat.
Elle doit permettre à la France de devenir plus sobre en énergie (bâtiments, transports), et d'avoir moins recours au nucléaire et aux énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) grâce notamment au développement des renouvelables (éolien, photovoltaïque, etc.).
A ce stade, la réduction du parc nucléaire n'est pas garantie et la situation financière difficile dans laquelle se trouve EDF vient compliquer la tâche du gouvernement.
Quant à l'immense chantier de la rénovation énergétique (parc public et privé), il tarde à décoller, faute de financements adéquats.
Pour les transports, "le gouvernement n'a pas de plan massif pour réellement agir en faveur de la mobilité propre, c'est étonnant", juge Pascal Canfin, directeur général de WWF France.
Et "pour Notre-Dame-des-Landes, on ne sait plus si le projet sur lequel vont se prononcer les habitants de Loire-Atlantique comporte une ou deux pistes, cela n'a pas été clarifié ici", lors de la conférence, regrette Pascal Canfin, ex-ministre du gouvernement Ayrault.
Lundi 25, l'accent avait été mis sur le développement des énergies renouvelables, la France pointant seulement à la 16e place européenne.
Ségolène Royal a précisé de nouveaux objectifs: d'ici 2023 doubler le parc éolien terrestre et tripler le parc photovoltaïque pour la production d'électricité, augmenter de 50% la part des renouvelables (bois, biomasse, géothermie, etc.) dans la production de chaleur.
"La traduction des objectifs de la loi de transition énergétique en trajectoires de court et moyen terme pour les énergies renouvelables était une exigence absolue pour nos filières dont le besoin en visibilité est crucial", s'est félicité Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables.
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