Corbière accusé d'avoir fait des travaux avec des fonds dédiés "aux ménages les plus modestes"
Nouvelle affaire de logement pour le couple Corbière-Garrido? Le Canard Enchainé, à paraître mercredi 31, accuse en effet le député de Seine-Saint-Denis d'avoir fait financer des rénovations dans son domicile de Bagnolet par l'Agence nationale de l'Habitat (Anah) qui accorde une subvention pour la réalisation de travaux dans les logements ou immeubles anciens aux ménages aux ressources modestes ou très modestes pour lutter contre la précarité.
Selon le palmipède, les rénovations du pavillon, situé "non loin du boulevard périphérique", portaient sur la "chaudière, les radiateurs et la menuiserie". Au printemps 2018, un devis avait été établi à 19.754 euros. Pour effectuer ces travaux, Alexis Corbière et Raquel Garrido ont déposé le 15 mai une demande d'aide auprès de l'Anah. Cette dernière a été acceptée le 20 juin par l'Agence qui a donc pris en charge 60% des rénovations à effectuer sur le pavillon, soit la somme de 12.076 euros.
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Si la procédure du couple insoumis est tout à fait légale, elle n'en reste pas moins douteuse du point de vue de la morale. En effet, pour obtenir l'assentiment de l'Agence nationale pour l'Habitat, ils ont déclaré un revenu fiscal de référence de 37.451 euros qui les classe, en raison de la composition de leurs foyers et de leur région d'habitation (l'Ile-de-France) dans la catégorie des revenus dits "très modestes". Ce qui correspond aux émoluments d'Alexis Corbière comme professeur puis permanent de la campagne de Jean-Luc Mélenchon et aux "maigres" honoraires d'avocate de Raquel Garrido en 2016.
Ce revenu est toutefois, note le Canard, "sans rapport avec les actuelles indemnités parlementaires de monsieur et les salaires de chroniqueuse télé de madame (Raquel Garrido est en effet une intervenante régulière de l'émission Les Terriens du dimanche sur C8, NDLR)" en 2017. Comme le veut la loi, le couple a donc fourni son revenu fiscal de l'année n-1 avant le dépôt du dossier soit celui de 37.451 euros car la demande avait été effectuée trois mois avant que "les chiffres de 2017 soient communiqués par l'administration fiscale". Ce que le journal satirique n'hésite pas à décrire comme de la "jonglerie fiscale".
Joint par l'hebdomadaire, Alexis Corbière a expliqué que ces travaux avaient été rendus urgents en raison "d'un incendie survenu en février 2018". "Les travaux étaient surement indispensables, la demande de subvention...", conclut, lapidaire, le Canard Enchaîné.
L'affaire est d'autant plus délicate pour le couple que c'est un autre "scandale" qui les a poussés à s'installer, précipitamment, dans le pavillon de Bagnolet. En effet, le couple occupait, de façon légale, un logement social de 80m2 assorti d'un loyer de 1.200 euros (soit bien en dessous des prix du marché), dans le 12e arrondissement de Paris depuis 2003. Ce qui avait provoqué une polémique suite à l'élection d'Alexis Corbière au poste de député lors des législatives de 2017 et à l'arrivée de sa compagne sur la chaîne de Vincent Bolloré. Le couple avait quitté ce logement en octobre 2017 pour s'installer en Seine-Saint-Denis.
Voir:
Ruffin rémunéré au Smic à l'Assemblée: "il a d'autres sources de revenus" précise Corbière
Polémique sur le logement HLM d'Alexis Corbière: "Mais je suis exemplaire bon sang" (vidéo)
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