Croissance nulle : le gouvernement optimiste
"Croissance nulle". Le terme a été lâché suite à la publication des chiffres du deuxième trimestre 2015 par l'Insee. Une nouvelle que le gouvernement cherche, depuis, à relativiser, notamment en rappelant que le début d'année a été très satisfaisant. La France serait même en avance sur ses objectifs.
Le taux de croissance au premier trimestre 2015 a en effet été de 0,7%. Un chiffre encourageant qui a été revu à la hausse par l'Insee qui avait d'abord tablé sur 0,6%. Le gouvernement se considère donc dans les clous, et il le répète depuis ce vendredi matin. Car même avec 0% au deuxième trimestre, les 0,7% du premier devraient permettre d'atteindre, voire de dépasser l'objectif de 1% à la fin de l'année 2015.
Michel Sapin a été le premier à réagir sur le sujet: "Le chiffre peut paraître décevant", a-t-il concédé. Mais le ministre des Finances promet que l'objectif de 1% à la fin de l'année "sera atteint". Principal chantier selon lui: permettre aux entreprises d'augmenter leurs investissements et ainsi relancer les embauches. "C'est la première fois en trois ans que nous avons des chiffres de cette nature. (…) La France est en reprise d'activité, en reprise de croissance, et nous avons absolument besoin de cette croissance", a fait remarquer le ministre.
Manuel Valls est, lui aussi, monté au créneau dans la journée. Selon le Premier ministre, non seulement l'objectif de 1% sera atteint, mais il sera même dépassé pour atteindre dès 2015 le chiffre de 1,5%: "Je retiens que la croissance sur l’ensemble du premier semestre 2015 (...) est de +0,7%.(…). Nous devrions en réalité (...) dépasser ce chiffre (1% de croissance) et finir 2015 sur un rythme annuel de 1,5%".
Un chiffre qui n'a rien d'abstrait, car depuis des mois le gouvernement explique l'échec face au chômage par une croissance insuffisante. Selon lui, la courbe ne pourra être inversée qu'avec une croissance de 1,5%. Michel Sapin s'est cependant gardé de donner un objectif temporel à cette inversion tant attendue: "Je ne veux pas qu'on recommence avec ce qu'on nous a beaucoup reproché en fixant une date, en disant: +il y aura une inversion de la courbe+..."
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