Croissance : un rebond inattendu de +0,6% au premier trimestre en France
C'est une bonne nouvelle, mais à relativiser. L'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a annoncé ce mercredi une croissance de 0,6% de l'économie française sur le premier trimestre 2015, soit 0,2 point de plus que ce qui était attendu (+0,4%). C'est également bien mieux que le trimestre précédent, celui de la fin 2014, qui a été revu à 0% (contre 0,1%) et, enfin, cette hausse est la plus forte enregistrée depuis le printemps 2013 (+0,7%).
Ce bon chiffre serait bel et bien signe que l'amorce de la reprise annoncée par François Hollande depuis de longs mois est enfin arrivée, selon les spécialistes. Porté essentiellement par une hausse de la consommation des ménages et de la production industrielle (respectivement au plus haut depuis six et quatre ans), ce rebond est la conséquence logique du passage du rouge au vert de la plupart des indicateurs économiques –à l'exception notable du secteur de la construction.
Si la classe politique a bien accueilli la nouvelle, les socialistes eux-mêmes sont prudents, à l'image de leur patron Jean-Christophe Cambadélis. "La croissance est là et si elle n'est pas riche en emploi à cette étape, elle le sera", a-t-il ainsi tempéré, tout en se voulant optimiste, dès ce mercredi matin. En effet, le premier secrétaire du PS sait que ce regain de croissance est principalement dû à une augmentation de la consommation des ménages s'expliquant elle-même par la baisse des prix du pétrole. Une cause donc essentiellement conjoncturelle et quoi qu'il en soit encore trop modeste pour avoir un effet sur l'emploi.
Ce qui n'empêche pas Michel Sapin de se montrer volontariste. "Ce premier chiffre est très encourageant (…). Nos perspectives de croissance pour 2015 sont aujourd’hui clairement confortées", a ainsi réagi sur BFMTV ce mercredi le ministre des Finances. Mieux, à propos de la prévision du gouvernement (1% pour l'année 2015), il dit "prendre ce 1% comme un plancher. C’est le seuil sur lequel nous nous appuyons pour continuer, approfondir, rebondir. L’année dernière, 2014, qui était une très mauvaise année (…), c’était 0,2%. C’est tout petit, petit".
Si le Fonds monétaire international et la Commission européenne semblent suivre le ministre des Finances, tablant chacune sur, respectivement, 1,2% et 1,1% de croissance de l'économie française en 2015, l'embellie demeure fragile.
Ainsi, la balance extérieure (différence entre importations et exportations) reste négative d'un demi-point et la légère remontée du prix du baril de pétrole et des taux d'emprunt devraient peser au deuxième trimestre, pour lequel la Banque de France et l'INSEE anticipent une croissance de 0,3%. Les investissements des entreprises ont enfin reculé de 0,2 point au premier trimestre, après un repli de 0,4 point au quatrième trimestre 2014. Mais une bonne surprise reste possible, l'INSEE prévoyant une hausse des investissements de 7% pour l'ensemble de l'année 2015. "Nous sommes sur la bonne voie", a ainsi commenté Manuel Valls ce mercredi matin.
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