Défilés du 1er mai : des milliers de personnes mobilisées contre la loi Travail

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 mai 2016 - 16:06
Image
Loi Travail manifestation Toulouse 1.05.2016
Crédits
©Remy Gabalda / AFP
Les manifestations étaient bon enfant dans la matinée.
©Remy Gabalda / AFP
Des milliers de personnes étaient mobilisées ce dimanche partout en France pour protester contre la loi Travail. De Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls a adressé une mise en garde aux éventuels casseurs et Bernard Cazeneuve a envoyé des consignes aux préfets afin d'éviter des débordements.

A Marseille, Bordeaux, Toulouse ou Nantes, plusieurs milliers de personnes défilaient ce dimanche en province pour réclamer le retrait de la loi Travail en ce 1er mai, qui verra à Paris CGT et FO défiler côte à côte pour la première fois en sept ans. "Le gouvernement est tenace mais il ne fait que renforcer la colère et le sentiment d'injustice", commente Olivier Mateu, un des dirigeants CGT dans les Bouches du Rhône, lors du défilé à Marseille, à propos de la loi Travail, examinée à l'Assemblée nationale à partir de mardi 2.

Jeunes, salariés et de nombreuses familles avec enfants défilaient dans les principales villes dès la fin de matinée, avant la manifestation parisienne prévue à 15 heures où, soudés dans leur refus de la réforme travail, les secrétaires généraux de FO et CGT vont défiler ensemble un 1er mai pour la première fois depuis 2009. Parmi les slogans, on pouvait lire: "Ni amendable, ni négociable, retrait du projet de loi Valls-Medef-CFDT", "Retrait du projet de loi Travail" ou "2016 = Séparation du Medef et de l'État". Et les manifestants scandaient: "Ni chair à patron, ni chair à matraque, la classe ouvrière contre-attaque" ou "grève générale jusqu'au retrait".

Les manifestations étaient bon enfant dans la matinée. De Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre Manuel Valls a adressé ce dimanche une ferme mise en garde aux éventuels "casseurs" et la veille, son ministre Bernard Cazeneuve (Intérieur) avait envoyé des consignes aux préfets sur les mesures à prendre pour éviter les débordements. Les manifestations de jeudi 28 avril contre le projet de loi Travail ont fait 78 blessés chez les forces de l'ordre, et un étudiant de 20 ans, atteint par un projectile à Rennes, a perdu la vision d'un oeil. Après ces événements, la CGT a dénoncé la "répression" des militants syndicaux, tandis que le Parti de Gauche demandait samedi 30 avril "des comptes" à M. Cazeneuve dénonçant l'"escalade de la violence" policière. Ce dimanche, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a lui souligné la difficulté de contrôler "les casseurs" en marge des manifestations: les services d'ordre "ne peuvent pas protéger toute l'avenue" et "la police fait son travail", a-t-il dit.

De leur côté, les réformistes (CFDT, CFTC et Unsa et la FAGE pour les étudiants) ont organisé des tables rondes, dont l'une sur les modifications à apporter à la loi travail. Pour ce camp, pas question de "demander le retrait d'un texte porteur de progrès pour les travailleurs", rappelle Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT qui loue, entre autres, la mise en place du compte personnel d'activité (CPA). Depuis 2013, CGT et CFDT ne défilent plus ensemble le 1er mai, leur relation s'étant dégradée après l'approbation par la centrale de Laurent Berger de l'accord sur la sécurisation de l'emploi, dénoncé par la CGT. Le projet de loi travail n'a fait qu'aggraver leurs divisions.

Le 1er mai cette année prend une tournure spécifique avec l'avènement de "Nuit debout", lancé au soir du 31 mars, jour de la plus grosse mobilisation contre la loi travail (390.000 personnes dans 250 villes, selon les autorités; 1,2 million selon les organisateurs). Ce dimanche, des responsables syndicaux ont prévu de se rendre place République, mais pas les numéros uns. Léa, 19 ans et participante de "Nuit debout", bat le pavé dans le cortège de Bordeaux. Elle estime "normal de venir défiler" un 1er mai: Nuit Debout "a besoin des syndicats, comme eux ont besoin de nous. C'est la convergence des luttes, le seul moyen de faire bouger les choses".

La journée des travailleurs, célébrée dans de nombreux pays, est née à Chicago en 1886 à l'initiative d'un mouvement syndicaliste réclamant la journée de travail de huit heures.

Mais aujourd'hui "le sens historique ou politique en est perdu. C'est lié à la baisse de la représentativité syndicale dans toutes les entreprises, pas qu'en France", relève Sylvain Niel, avocat spécialiste du droit du travail. L'année dernière, le 1er mai avait réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestants (110.000, selon la CGT, 76.000 selon la police) un peu partout en France, dont 9.000 à 12.000 à Paris.

 

À LIRE AUSSI

Image
Un défilé CGT.
1er mai : les syndicats vont défiler dans un climat tendu
Les syndicats vont défiler ce dimanche dans un climat tendu, marqué par deux mois de mobilisations contre la loi Travail émaillées de violences. Samedi, Bernard Cazene...
01 mai 2016 - 12:08
Politique
Image
Des heurts pendant une manifestation contre la loi Travail.
Loi Travail : le gouvernement dénonce les violences survenues lors des manifestations
Le gouvernement a dénoncé vendredi les violences survenues la veille lors de manifestations contre la loi Travail, reprochant au passage aux syndicats de ne pas suffis...
30 avril 2016 - 12:28
Politique
Image
Affrontements entre policiers et casseurs place de la Nation.
Loi Travail : les syndicats condamnent les violences
Les violences qui ont émaillé les manifestations contre la loi Travail jeudi ont un peu plus tendu les relations entre opposants et gouvernement. Les syndicats ont con...
29 avril 2016 - 15:14
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.