Délinquance en hausse : la faute aux Gilets jaunes ?
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, la délinquance est en hausse depuis le début de la crise des Gilets jaunes. Un syndicat de policier fait le lien avec la mobilisation des forces de l'ordre autour du mouvement.
Davantage de cambriolages, de vols de véhicules et de vols avec ou sans violence. Les chiffres de la délinquance sont en hausse depuis novembre. Et pour le syndicat de policiers UNSA-Police, le lien avec les Gilets jaunes est évident.
Non pas que ceux-ci seraient les auteurs de ces délits, mais parce que le mouvement mobiliserait les policiers et gendarmes sur l'encadrement des manifestations et le maintien de l'ordre plutôt que sur la lutte contre la criminalité.
"Énormément d’effectifs sont utilisés le samedi, BAC, CRS, compagnies de sécurisation, compagnies d’intervention... Ils ne sont pas en mesure d’être sur le terrain, de travailler par exemple le vendredi soir ou le samedi soir", détaille à Franceinfo Philippe Capon, du syndicat UNSA-Police.
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Les missions en lien avec la mobilisation des Gilets jaunes se feraient aussi bien au détriment de la dissuasion –la présence policière dans les rues- que du travail d'investigation ou des flagrants délits. Dans le détail et selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, depuis les premières manifestations, les cambriolages sont en hausse de près de 9%, les vols dans les véhicules de 8%, les vols sans violence de 5%, et les vols avec violence de près de 7%.
La thèse s'appuie notamment sur le fait que les chiffres de la délinquance étaient jusque là globalement à la baisse depuis un an. Mais elle est loin d'être unanimement approuvée. "Je ne pense pas que la présence des forces de l’ordre sur la voie publique soit un élément qui permette, aujourd’hui comme hier, d’expliquer les fluctuations à la baisse ou la hausse de la délinquance. Ce sont des cycles généralement assez déconnectés de tout ce qui est présence, évolution des effectifs sur le terrain. Les causes sont multiples. Il n’y a pas qu’une seule explication", juge Christophe Soullez, directeur de l’Observatoire national de la délinquance, contacté par Franceinfo.
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