Depuis Berlin, Nicolas Sarkozy défend la liberté des syndicats de manifester
Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains (LR), a estimé mardi à Berlin qu'il n'était "pas raisonnable" d'interdire aux syndicats de défiler jeudi contre le contesté projet de loi Travail, comme l'a évoqué le gouvernement.
"Je ne crois pas que ça soit raisonnable qu'un gouvernement républicain décide dans un pays comme le nôtre d'interdire des manifestations", à part "quand c'est le fait de groupe et de groupuscules dangereux et violents", a estimé M. Sarkozy devant la presse à Berlin, après avoir rencontré la chancelière Angela Merkel.
Et l'ancien locataire de l'Elysée, candidat présumé à la primaire de la droite, de poursuivre : "S'agissant des syndicats, je pense que ce n'est pas raisonnable de dire à des syndicats qu'on leur interdit de manifester". Une position en totale contradiction avec la ligne officielle de LR, le porte-parole du parti, Guillaume Larrivé, ayant appelé lundi à l'interdiction de la manifestation de jeudi.
Alain Juppé, principal adversaire de Nicolas Sarkozy dans la primaire selon les sondages, avait estimé mercredi dernier qu'il fallait interdire les manifestations en cas de "menace évidente à l'ordre public".
Un autre futur rival, François Fillon, déclare lui dans un entretien au Figaro à paraître mercredi que "tout le monde peut comprendre que sans remettre en cause le droit de manifester, le gouvernement demande aux organisations de reporter les manifestations après l'Euro" de football, qui s'achève le 10 juillet.
Dimanche, l'ancien ministre Bruno Le Maire, autre candidat à la primaire, s'était lui opposé à une interdiction tout en demandant la "mise sous les verrous des casseurs". Henri Guaino, candidat à la primaire et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a de son côté jugé mardi qu'une interdiction n'était "pas une solution". Christian Jacob, patron des députés LR, a dit que l'ordre public devait "être maintenu. Au gouvernement de trouver les moyens".
Mardi à Berlin, M. Sarkozy a aussi rappelé son souhait exprimé mercredi 15 que si les "syndicats prennent l'initiative de l'organisation d'une manifestation, ils en assument les conséquences et notamment les conséquences financières quand il y a des dégâts."
"Il faut engager alors leur responsabilité civile quand après une manifestation organisée et voulue par la CGT, on casse un hôpital. La CGT doit en assumer la responsabilité financière", a-t-il insisté. "Il me semble plus opportun d'engager la responsabilité civile et financière des organisateurs des manifestations plutôt que d'interdire des manifestations en 2016 en France", a-t-il encore martelé.
Après 24 heures de négociations, le sort de la manifestation de jeudi restait en suspens mardi, les syndicats ayant persisté dans leur refus d'un "rassemblement statique" comme le lui avait demandé le gouvernement.
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