Des gilets jaunes appellent l'armée à "neutraliser Emmanuel Macron"
Une poignée de manifestants se réclamant des gilets jaunes et menée par le militant nationaliste Sylvain Baron a appelé mercredi l'armée à rejoindre le mouvement et à faire tomber le gouvernement. Ils se sont réunis mercredi devant une base de l'Indre appelant leurs soutiens à faire de même dans toute la France.
La mobilisation était faible et, sans surprise, le commandant de la base n'a pas souhaité recevoir les gilets jaunes qui réclamaient ni plus ni moins le soutien de l'armée "pour neutraliser ou mettre en fuite Emmanuel Macron et son actuel gouvernement".
Une poignée de gilets jaunes se sont réunis mercredi 23 devant la 12e Bsmat (Base de soutien du matériel) située à Neuvy-Pailloux dans l'Indre, rapporte La Nouvelle République. Ils ont demandé à être reçus par le lieutenant-colonel Brion, à la tête de celle-ci, afin de lui remettre une lettre. Sans grande surprise, la quinzaine d'individus présents n'a pas provoqué le soulèvement des militaires de cette base, qui abrite par ailleurs essentiellement des équipes de maintenance et non des troupes de combat.
Ces manifestants réclament "le secours de l'armée" face à "une réelle trahison à la souveraineté du peuple français, à l’indépendance de ses armées et aux valeurs de paix prônées par la République". Ils citent en exemple le putsch d'Alger de 1958, crise qui avait indirectement abouti à la fin de la IVème République.
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A l'initiative de cette démarche, un certain Sylvain Baron, militant nationaliste et anti-UE qui a trouvé un nouvel auditoire dans la crise des gilets jaunes. Il dénonce par exemple le risque que la fusion (mal engagée) d'Alstom et Siemens fait courir à la France en cas de nouvelle guerre avec l'Allemagne. Il appelle à transmettre ce texte à tous les militaires et à se rassembler devant les bases.
"Il n’y a pas de révolution sans le concours des corps régaliens. Ce n’est pas un putsch. Nous voulons qu’un gouvernement civil reprenne la main et que les pouvoirs soient confiés provisoirement à Gérard Larcher, président du Sénat", a-t-il répondu au quotidien local.
L'idée d'une prise de pouvoir par l'armée avait déjà été évoquée par certaines figures médiatiques et controversées se réclamant des gilets jaunes comme Christophe Chalençon. Des initiatives qui n'avaient pas été suivies d'effet mais qui avaient en revanche illustré les problèmes de représentativité du mouvement confronté depuis son origine à des tentatives de récupération par des groupes aux opinions parfois bien éloignées de celle de la majorité.
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