Dette grecque : François Hollande prône "le dialogue"
A l'issu de leur entretien de ce mercredi après-midi à l'Elysée, François Hollande et le Premier ministre grec Alexis Tsipras se sont exprimés devant les caméras. Le président de la République s'est posé en arbitre sur la question de la dette grecque, appelant l'Europe à respecter le vote "clair" et "fort" du peuple grec et la Grèce à honorer ses engagements:"nous sommes dans la même zone monétaire, nous avons donc les mêmes objectifs et les mêmes obligations", a déclaré François Hollande avant d'ajouter avec un sourire: "les règles européennes s'imposent à tous, à la France aussi, et ce n'est pas toujours simple". On imagine en effet mal François Hollande faire la morale à un pays qui refuse l'austérité de Bruxelles alors qu'en matière de rigueur budgétaire, la France n'est pas le meilleur élève de l'Union européenne.
Le discours est donc resté conforme à l'opinion exprimée ces derniers jours par le gouvernement. La France est prête à étudier un compromis sur les modalités de remboursement de la dette grecque mais refuse d'en effacer ne serait-ce qu'une partie.
Alors que les tensions se font sentir entre l'Allemagne, la BCE et la Grèce, François Hollande a prôné "le dialogue" entre la Grèce et le reste de l'UE, dans "la transparence, la sérénité et la volonté de déboucher sur un accord".
François Hollande est à la recherche d'une solution "de long terme pour la Grèce dans l'Europe". Evincer la Grèce de la zone euro ou de l'UE n'est donc pas une solution envisageable. Cette solution passe pour le président de la République par la mise en place de réformes, notamment fiscales. Michel Sapin, ministre des Finances, avait déjà appelé son homologue d'Athènes à faire en sorte que "chaque Grec paie ses impôts". En matière d'évasion fiscale, autre fléau pour les recettes publiques du pays, François Hollande s'est dit prêt à apporter l'expertise de la France, "spécialiste" de la réforme fiscale. Le rapatriement de comptes expatriés dans des paradis fiscaux est en effet un succès français avec deux milliards d'euros récupérés par Bercy en 2014.
De son côté, Alexis Tsipras a tenu sensiblement le même discours, déclarant: "L'Union européenne est notre maison commune et nous devons travailler en respectant les règles européennes. (…) En même temps, tous les pays doivent travailler sur un pied d'égalité". Autrement dit, la Grèce n'a pas vocation à sortir de la zone euro, recherche un compromis, mais refuse que sa politique lui soit imposée par les poids lourds de l'Europe. L'Allemagne est clairement visée.
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