DSK envoie un message politique à Emmanuel Macron lors d'un discours : "Quand on est sûr de ce qu’on pense, on peut faire des compromis"
Ce devait être un discours dans le cadre de l'hommage rendu mardi 3 à Nicole Bricq, l'ancienne ministre et sénatrice socialiste (ayant rejoint LREM), décédée brusquement en août après une chute accidentelle lors de ses vacances. Cela s'est transformé en événement politique et en petite leçon à Emmanuel Macron. L'événement tout d'abord: il s'agissait de la première prise de parole de Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre et ancien président du FMI, depuis ses déboires judiciaires en 2011.
La leçon ensuite: dans son discours d'hommage, qui se tenait devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), "DSK" a dressé un portrait de la défunte femme politique qui s'adressait entre les lignes au locataire de l'Elysée Emmanuel Macron.
"Je l’avais (Nicole Bricq, NDLR) convaincue de mon idée de socialisme de la production, pour remplacer le vieux socialisme de la redistribution. Et quand on voit aujourd’hui les méfaits, l’explosion des inégalités créées par la financiarisation de la mondialisation, on voit que la cible n’était pas si mal choisie" explique l'ancien locataire de Bercy. Il précise, de manière beaucoup plus explicite à l'encontre du président: "Quand on est sûr de ce qu’on pense, on peut faire des compromis avec des adversaires d’hier et peut-être de demain. Elle l’a fait par conviction, très loin du cynisme de beaucoup. Parce qu’elle savait que les valeurs de gauche et les valeurs de droite ne sont pas les mêmes. Que les deux sont nécessaires à l’équilibre de la société, mais que leur opposition dialectique vivra tant que vivra la démocratie". Ajoutant enfin "les mêler, ce n’est pas les confondre. Les faire avancer ensemble, c’est savoir garder leur équilibre".
Pour rappel, l'équipe entourant Emmanuel Macron est largement composée de professionnels ayant travaillé avant l'ancien patron du FMI. De Jean Pisani-Ferry à Ismaël Emelien, l'un de ses plus proches conseillers en passant par Benjamin Griveaux (actuellement secrétaire d'Etat) ou Sibeth Ndiaye (qui s'est distinguée par ses "couacs" de communication), ce sont autant de membres du "premier cercle" issus à l'origine de l'entourage de DSK. La marque d'une influence de l'ex-favori annoncé de la présidentielle de 2012. Avant une certaine soirée au Sofitel de New York.
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