Ecoutes de Nicolas Sarkozy : la cour d'appel valide leur légalité
Nicolas Sarkozy reste mis en examen dans l'affaire de corruption aggravée qui lui est reprochée. La cour d'appel de Paris a validé ce jeudi la légalité des écoutes des conversations entre l'ancien président de la République et son avocat Thierry Herzog. Ce point de droit avait conduit au gel de l'enquête depuis l'automne 2014.
Toutefois, Nicolas Sarkozy a, dès l'annonce de la décision de la cour d'appel, fait part de son intention de se pourvoir en cassation. Ce qui ne devrait pas empêcher l'enquête de se poursuivre en parallèle.
En 2013 et 2014, le portable non-officiel de Nicolas Sarkozy, enregistré sous le nom de Paul Bismuth, avait été placé sur écoute dans le cadre de l'enquête sur un éventuel financement libyen de sa campagne de 2007. Mais ce sont les discussions concernant une autre affaire qui avaient interpellé les enquêteurs.
A l'époque, Nicolas Sarkozy était encore englué dans l'affaire Bettencourt (dont-il sortira blanchi), examinée par la Cour de cassation. Certaines conversations supposent que Thierry Herzog aurait servi d'intermédiaire entre Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert, magistrat au sein de la haute juridiction. Contre des informations sur l'enquête voire un geste pour influencer la décision, l'ex-président lui aurait fait miroiter un poste de prestige à Monaco.
A l'été 2014, Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour "corruption active", "trafic d'influence actif" et "recel de violation du secret professionnel". Les écoutes semblent assez équivoques mais le dossier repose essentiellement sur ces fameux enregistrements dont les avocats de l'ex-président continuent de contester la légalité.
Ils dénoncent une atteinte au secret des relations entre avocat et client et le fait que les écoutes avaient été mises en place pour une toute autre affaire (le financement libyen). Ils reprochent également aux enquêteurs d'avoir maintenu une écoute qui ne donnait rien sur la question libyenne jusqu'à ce qu'ils découvrent des informations compromettantes sur Nicolas Sarkozy. Ces écoutes n'auraient alors pas été justifiées et uniquement destinées à trouver un "dossier" contre l'ancien chef de l'Etat.
La validation des écoutes par la cour d'appel vient mettre à mal la stratégie de reconquête du pouvoir de l'actuel président de l'UMP, et plus que probable candidat à un nouveau mandat de président de la République. Reste qu'en cas de pourvoi en cassation, l'affaire pourrait trainer au-delà de l'échéance de 2017.
Nicolas Sarkozy n'a cessé de dénoncer des affaires judiciaires destinées à l'"humilier" et à empêcher son retour au pouvoir, mettant parfois en cause l'impartialité des juges.
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