Education : François Hollande redit son opposition à la fessée pour les enfants
François Hollande a défendu ce samedi 19, à la veille de la Journée internationale des droits de l'enfant, la conception d'une éducation "sans violence et contre la violence", alors que le projet de loi "Egalité et citoyenneté" prévoit d'exclure tout recours aux violences corporelles des parents.
"Nous avons ce devoir de faire en sorte que l'éducation puisse elle-même transmettre ce que peut être un monde, une France sans violence", a déclaré le chef de l'Etat au cours d'une allocution à l'Elysée.
Il s'exprimait aux côtés de la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des Femmes, Laurence Rossignol, à l'occasion de la remise des prix d'un concours de dessins sur l'éducation bienveillante, en présence d'enfants venus de toute la France. "La ministre a annoncé sa détermination à mettre en place, prochainement, un plan de lutte contre les violences faites aux enfants", a précisé par la suite le ministère dans un communiqué.
"Nous devons avoir cette conception de l'éducation qui est elle-même sans violence et contre la violence", a plaidé le président de la République, assurant: "ce n'est pas s'ingérer dans la vie de famille. L'Etat n'a pas à (...) prendre la place des familles, mais à aider à accompagner les familles".
"Nous ne pourrons pas réussir la France si les familles ne sont pas elles-mêmes pleinement accomplies et heureuses", selon M. Hollande. Il a insisté sur le "devoir de pédagogie" de l'Etat, évoquant le livret des parents envoyé aux familles avant le premier enfant, et le "refus de la violence avec la définition légale de l'autorité parentale".
Le projet de loi "Egalité et citoyenneté", qui doit être examiné en nouvelle lecture à l'Assemblée à partir du 22 novembre, prévoit une disposition qui exclut tout recours aux violences corporelles, une règle civile dénuée de toute portée pénale qui a vocation à être lue aux couples au moment du mariage.
"On attend des parents, des éducateurs mais aussi de ceux qui ont à prendre des décisions, (d') encourager (...), d'évoquer les passions qui peuvent permettre à un enfant de croire qu'il va pouvoir s'accomplir pleinement", a dit M. Hollande.
"Il n'y a rien de pire pour un enfant que de se voir rabroué, écrasé dans le rêve qu'il peut avoir à un moment à l'esprit. Pire encore, les enfants à qui on inflige des traitements humiliants, que l'on stigmatise (...). Parfois ça peut être dans la famille, c'est exceptionnel, souvent ça peut être dans les lieux collectifs, l'école, ou dans la rue: la haine, le racisme, la peur qui parfois peut dégénérer en violence", a relevé le président de la République.
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