Le second tour des municipales pourra-t-il se tenir le 28 juin ? Si le conseil scientifique ne s’y oppose pas formellement, son avis rendu lundi soir, « huit jours seulement après la sortie du confinement », est empreint de prudence.
Le conseil renvoie d’ailleurs d’emblée l’exécutif à ses responsabilités, soulignant qu’un éventuel report (ou à l’inverse le maintien des élections) fait partie « des décisions qui relèvent de la seule responsabilité des autorités publiques ». Il prend également soin de préciser que son appréciation « est strictement limitée aux aspects sanitaires ».
Une campagne à haut risque
Les aspects sanitaires, il en est effectivement bien question dans cet avis, qui édicte une série de règles à respecter tant avant que pendant le scrutin électoral. Le conseil scientifique se montre en effet moins inquiet sur la journée de vote elle-même, « qui peut bénéficier de conditions sanitaires sécurisées », que sur la campagne électorale qui la précède.
« La campagne électorale peut exposer les personnes qui y participent à des risques renouvelés dans des conditions difficiles à sécuriser d’un point de vue sanitaire et accroître ce faisant un risque plus général de reprise de l’épidémie ».
La multiplication des risques est également la raison pour laquelle le conseil scientifique se prononce en faveur du seul second tour et non de l’organisation de deux tours.
Trop tôt pour se décider
Au-delà de ces constatations, les scientifiques appelés auprès du gouvernement pour le seconder dans la gestion de la crise sanitaire concluent qu’il « est encore trop tôt pour évaluer le niveau de circulation du Sars-Cov-2 durant le mois de juin. Les premières estimations ne seront sans doute disponibles que dans quelques semaines. Cette évaluation pourrait alors motiver selon ses résultats une nouvelle interruption du processus électoral ».
L’exécutif a semble-t-il entendu le message puisque le premier ministre devrait demander un nouvel avis dans deux semaines, selon France Info. A ce moment-là, devrait également se tenir un débat parlementaire et un vote sur l’organisation de ces élections municipales.
Le second tour concerne 4897 communes et environ 16,5 millions d’électeurs.